Le rideau tombe aujourd’hui sur le dépôt des candidatures pour l’élection présidentielle du 6 octobre dans une ambiance crispée. Si le président sortant Kais Saied, fort de ses 240 000 signatures et d’une popularité certaine au sein de l’opinion publique, se positionne en favori incontesté, il n’en reste pas moins que le contexte électoral n’est pas particulièrement serein.
Ainsi l’attribution du bulletin des antécédents judiciaires appelé communément le bulletin numéro 3, est demeurée parfois sans réponse de la part de l’administration concernée par sa délivrance, le ministère de l’intérieur. Il a fallu une meilleure coordination avec l’ISIE pour que les choses s’arrangent. Si cela a été possible pour certains candidats, pour d’autres, à l’instar de l’ancien ministre de Ben Ali, Mondher Zenaidi, exilé depuis quelques années à Paris, l’attribution du bulletin du bulletin numéro 3, reste en suspens jusqu’à la dernière minute.
Cette situation, tout comme les récentes condamnations par la justice de quelques figures politiques à des peines de prison et à l’interdiction à vie de se présenter à des élections à l’instar de Lotfi Mraihi, Abdellatif Mekki ou Nizar Chaari, ces deux derniers, impliqués selon la justice dans la falsification de parrainages, peut soulever des questions sur l’équité du processus et la capacité du système à gérer les cas particuliers.
Il est bien évident que ces décisions de corruption électorale, même si elles sont avérées, risquent de polariser davantage l’opinion publique beaucoup plus que les programmes ou les propositions des candidats dont les dossiers sont complets et qui seront retenus par l’ISIE. Il convient de faire en sorte de préserver la crédibilité du processus électoral afin que le citoyen tunisien garde toute sa confiance dans l’issue des urnes et des institutions démocratiques.
Tous les regards seront tournés vers l’ISIE à partir de ce soir et le compte à rebours va démarrer pour les postulants au « trône » de Carthage. Sa gestion des candidatures pourrait avoir des incidences directes sur la légitimité du futur président. Outre le nombre de suffrages recueillis, elle dépendra aussi du nombre et de la personnalité des concurrents qui lui seront opposés dans la course à la magistrature suprême.