Publié le 17 décembre 2024
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D’abord, une mise au point : oui, la corruption est endémique en Afrique, mais, « l’Afrique est un continent de voleurs d’œufs par rapport aux voleurs de bœufs occidentaux, orientaux, asiatiques », assène François Soudan, au micro de RFI.
Le directeur de la rédaction de Jeune Afrique revient, dans La Semaine de JA, sur l’éditorial qu’il signe sur ce mal profond qui obère une partie du potentiel de développement du continent. « L’Afrique est sans doute le continent où la corruption au quotidien est la plus diffuse et la mieux enchâssée dans les dysfonctionnements des États, au point d’être vécue comme une sorte de fatalité avec laquelle il convient de s’arranger », constate-t-il.
Le coût de la probité
Au point que, pour un fonctionnaire, la probité peut avoir un coût exorbitant. « Le fonctionnaire honnête, il en existe beaucoup, qui refuse le népotisme, les passe-droits, les dessous-de-table, pour se contenter d’appliquer la loi, le paie souvent au prix d’une quasi-exclusion sociale, tant la pression du milieu pousse à banaliser les pratiques corruptives », note François Soudan.
Les opérations anti-corruption, souvent instrumentalisées politiquement, n’ont en réalité que peu, voire pas d’effet réel. Et pour cause : « Tant que n’auront pas été traitées les racines sociales, économiques, culturelles du mal, la lutte contre la corruption demeurera une antienne obligée des discours présidentiels et des organisations internationales, sans effet sur la réalité. »
La Semaine de JA est à retrouver chaque samedi sur RFI, et en intégralité sur le Jeune Afrique.