Dans son édition de dimanche 19 mai 2024, La Repubblica rapporte que des vols militaires russes atterrissant à Djerba soulèvent l’inquiétude. La nature exacte de ces activités aériennes – logistique ou autre – demeure floue, mais les craintes qu’elles suscitent sont réelles selon le quotidien italien.
Cité par La Repubblica depuis New York, un porte-parole du Département d’État américain exprime cette préoccupation : « Nous restons préoccupés par les activités du groupe Wagner et celles soutenues par la Russie sur le continent africain, qui alimentent les conflits et encouragent l’immigration irrégulière, y compris vers la Tunisie ».
Moscou étend déjà son emprise en Libye, a noué une alliance avec l’Algérie, et a remplacé la présence militaire américaine au Niger et au Tchad, tandis que la France se retire du Mali et du Burkina Faso. Une implantation russe en Tunisie parachèverait la pénétration de Moscou dans toute la région, ajoute La Repubblica.
Pour l’Italie, la question tunisienne est une préoccupation majeure. Plus proche nation d’Afrique du Nord de ses côtes, la Tunisie est un important point de départ des embarcations de migrants vers la Sicile. La Première ministre Meloni s’est personnellement investie pour contenir ce phénomène, effectuant quatre visites et concluant des accords avec le président Kais Saied dans le cadre du « Plan Mattei ».
Mais La Repubblica s’interroge : le président tunisien « a-t-il décidé de changer de camp en s’ouvrant à Poutine ? Ou fait-il pression sur l’Occident en laissant entendre qu’il est prêt à rejoindre la nouvelle coalition du Sud que la Russie et la Chine cherchent à former pour déstabiliser l’ordre mondial et affaiblir le leadership américain ? »