Dans un contraste saisissant, alors que le ministre de la Santé Mustapha Ferjani annonçait hier une série de mesures prometteuses pour le secteur de la santé, le journal Echaâb révélait l’appel à une grève générale lancé par l’UGTT, illustrant les tensions persistantes dans le domaine médical tunisien.
D’un côté, le ministre a présenté un plan ambitieux lors de la séance plénière à l’Assemblée des représentants du peuple. Parmi les annonces phares figurent 3500 nouveaux recrutements prévus pour 2025, dont 390 médecins spécialistes, ainsi qu’un budget conséquent de 4 milliards de dinars, en hausse de 70 millions par rapport à 2024.
Le bilan présenté par M. Ferjani met en avant des succès notables : une couverture vaccinale infantile de 97%, plaçant la Tunisie parmi les leaders mondiaux, une campagne massive de dépistage du cancer ayant touché 300 000 femmes, et une prise en charge étendue des maladies chroniques bénéficiant à près d’un million de patients.
Cependant, ces annonces n’ont pas empêché la commission administrative sectorielle de la santé de décider, lors d’une réunion présidée par Mohamed Chebbi, le lancement d’une grève générale dont la date reste à déterminer. Les revendications portent sur des problématiques persistantes : manque d’effectifs, insuffisance budgétaire, détérioration des infrastructures et pénurie de médicaments.
Le fossé entre les promesses ministérielles et les préoccupations du terrain semble difficile à combler. Alors que le ministre promet 645 millions de dinars pour moderniser les infrastructures hospitalières, les syndicats dénoncent une « politique de marginalisation » du secteur public de la santé et réclament des réformes structurelles urgentes.