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Fally Ipupa : « Dans l’est de la RDC, on peut parler de massacres, de génocide »

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Une foule d’étudiants se pressent dans un joyeux chahut, certains s’approchent et réclament plus ou moins timidement un selfie. Fally Ipupa, lunettes de soleil et casquette de marque vissée sur la tête, se fraie difficilement un passage dans le hall de Science Po Paris, le 3 octobre dernier.

Invité à intervenir lors de l’Africa Day, l’artiste congolais a pris la parole devant un amphithéâtre plein comme un œuf. Les questions fusent. Sur sa carrière, sur son parcours et sa vision de la place de la musique africaine dans l’industrie culturelle, mais aussi sur le rôle de la Francophonie dans un monde postcolonial, sur son statut d’« ambassadeur culturel », ou encore sur la situation dans l’est de la RDC, où le chanteur aime à rappeler qu’il agit concrètement via sa fondation.


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La responsabilité des « politiques »

Le chanteur congolais, qui est aujourd’hui l’un des rares artistes vivant à pouvoir prétendre à la couronne de « roi de la rumba », fait désormais jeu égal, à l’international, avec les plus grandes stars africaines des musiques actuelles. Lorsqu’il accepte de se soumettre au jeu de l’interview, face à la caméra de Jeune Afrique, son temps est compté, et chacun de ses mots soigneusement sont soupesés.

Fally Ipupa, qui sait comment parler à ses fans et manie la communication sur les réseaux sociaux avec maestria, sait que chacune de ses prises de parole est scrutée. On ne parlera donc pas de politique, du moins pas directement. Pas plus que de ses démêlés passés avec son ancien mentor, Koffi Olomidé. Ni de ces « combattants », opposants radicaux de la diaspora, qui multipliaient les violences en marge de ses concerts. « La page est tournée », glisse l’artiste.

Il n’en reste pas moins que Fally Ipupa n’hésite pas à dire sa colère, et une forme d’incompréhension, face à la guerre qui frappe l’est de la RDC. « Je ne suis pas spécialiste, mais on peut parler de massacres, de génocide. De violations des droits humains », lâche-t-il. « Je ne comprends même pas pourquoi cela continue aujourd’hui », reprend-il, amer, avant de pointer la responsabilité « des politiques ». Les artistes ont-ils un rôle à jouer ? « L’art peut servir aux deux populations. L’art peut servir de messager, pour qu’il n’y ait plus de morts », veut-il encore croire.

Son album en préparation, sa volonté de « revenir à l’authenticité », tout en restant « avant-gardiste », sa tournée à venir en Europe et aux États-Unis, ou encore ses conseils pour « laisser [s]on nom sur la terre des hommes ». Entretien en vidéo avec celui que ses fans surnomment l’Aigle.


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