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Jeux olympiques : les meilleurs moments des précédentes cérémonies d’ouverture

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Fête où toute l’ingéniosité des organisateurs est mise à l’épreuve, les cérémonies d’ouverture des Jeux olympiques sont le point d’orgue de mois de travail acharné où se conjuguent les enjeux logistique, sécuritaire, mais surtout esthétique et symbolique. Pour ce coup d’envoi festif, le pays hôte se retrouve face au défi d’allier ouverture sur le monde et affirmation culturelle locale, tout en respectant des codes rituels incontournables de chaque cérémonie.

L’hymne national et la levée du drapeau du pays organisateur

Entonné à toutes les occasions officielles, pour les gloires et les défaites, les célébrations et les deuils, faire de l’interprétation de l’hymne national pour les JO un moment qui se distingue de tous les autres n’est pas un exercice facile. Et les pays hôtes redoublent d’ingéniosité. Si pour les JO de Sydney en 2000, derniers du deuxième millénaire, l’Australie a opté pour une cérémonie grandiose où l’hymne national Advance Australia Fair a été interprété par Julie Antony, sur les rythmes de l’Orchestre symphonique de Sydney, à l’opposé, mais sans moins de frissons, Rio, en 2016, a choisi une version acoustique tout en sobriété : Paulinho Da Viola à la guitare et au chant, accompagné d’une formation de cordes frottées. En 2012, Londres avait mis au-devant de la scène le chœur des enfants sourds et en pyjama pour un God save the queen doublé en langue des signes.


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Le dernier relais de la flamme et l’allumage de la vasque olympique

Le nom du dernier athlète relayeur de la flamme olympique reste secret jusqu’au dernier moment. Ainsi, à Barcelone, en 1992, la surprise des spectateurs fut totale quand l’athlète paralympique Antonio Rebollo a alors tiré une flèche enflammée dans le ciel, et qui, au bout de sa trajectoire, a embrasé la vasque olympique. Non moins spectaculaire, le stade de Sydney en 2000 a vu l’athlète aborigène Cathy Freeman — choisie pour le symbole de réconciliation entre autochtones et colons — lever la flamme au milieu d’un bassin et allumer un cercle, dont les flammes dansaient sur l’eau.

Mais rien ne peut concurrencer le frisson d’Atlanta 1996, où, à la surprise générale, le boxeur Mohamed Ali, alors atteint de la maladie de Parkinson, est apparu, vêtu de blanc, pour prendre le dernier relais de la flamme et allumer d’une main tremblante, mais déterminée, la vasque olympique.


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Le défilé des athlètes et la parade des nations

Le défilé des délégations participantes en dit long sur l’état du monde. Parmi les défilés qui ont marqué l’histoire, deux sont particulièrement révélateurs. Tout d’abord celui de Barcelone, en 1992, première édition après la chute du mur de Berlin. Il traduit la recomposition de la carte mondiale : l’Allemagne unifiée est représentée par une seule délégation ; la fin de l’Union soviétique a fait émerger indépendamment l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie. Les autres pays satellites de l’URSS concourent sous la bannière de la Communauté des États indépendants (CEI). Les nouveaux États issues de l’ex-Yougoslavie (Croatie, Slovénie et Bosnie) participent pour la première fois, comme la Namibie. Et avec la fin approchante de l’apartheid, l’Afrique du Sud, qui n’avait pas participé aux Jeux depuis 1960, était de retour dans le concert des nations.

Ensuite, tout aussi fort en symbole politique, est sans conteste celui de Rio en 2016, où l’on a assisté pour la première fois au défilé de la délégation des réfugiés. La délégation russe était, cette année-là, en nombre réduit à la suite de soupçons de dopage.


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Les anneaux olympiques

La prouesse technique de la Chine pour les JO de Pékin en 2008 reste dans les annales. Une projection lumineuse des anneaux olympiques sur le sol du stade « Nid d’oiseau » (construit pour l’occasion) plongé dans le noir, survolé par des danseurs portant des spots lumineux, tels des lucioles qui tournoient au-dessus des anneaux, et les soulevant en douceur comme un voile pour finir par les faire flotter à la verticale, le tout sur une musique féérique.

Autre style, et dans un élan d’affirmation culturelle, à Sydney en 2000, la danse des chevaux, les brumbies — aussi emblématiques en Australie que les koalas ou les kangourous —, avec les cavaliers portant les drapeaux olympiques, et formant les cinq anneaux, reste un moment spectaculaire de synchronisation et de coordination entre l’homme et l’animal.

C’est aussi dans un esprit de communion, entre les populations et avec la nature, d’alerte sur les dangers qui guettent la planète, dont la forêt amazonienne, que les jeux de Rio ont rendu hommage à la Terre, avec des anneaux olympiques représentés en végétation verdoyante.

Quand l’art sublime le sport

Véritable signature, le spectacle d’ouverture est une œuvre souvent pensée par un artiste local de renommée. Si  les mêmes moments se retrouvent obligatoirement dans toutes les cérémonies, la forme que prend leur interprétation dépend de l’empreinte de l’auteur et de la symbolique donnée à cette fête du sport. La démonstration de puissance de la Chine, à Pékin, en 2008, est restée dans tous les esprits. Le 8 août 2008 à 8 h 08 – le 8 étant un chiffre porte-bonheur en Chine –, 2 008 danseurs ont investi le « Nid d’oiseau » pour jouer à l’unisson des percussions sur un instrument ancestral, tout en exécutant une chorégraphie, où le coup de main sur la caisse de résonance se marie au mouvement du reste du corps. Un travail de synchronisation entre des milliers de personnes qui se mouvent au diapason, et dont seule la Chine a le secret.

Alors que des millions de spectateurs font le déplacement pour voir les Jeux, seules quelques dizaines de milliers ont le privilège d’accéder au stade où se déroule la cérémonie d’ouverture. À Tokyo en 2021, le problème ne s’est pas posé. En effet, cette édition qui était initialement prévue en 2020, a été reportée à l’été suivant pour cause de Covid. Sauf que l’épidémie n’avait pas encore complètement disparu et les vagues de contaminations obligeaient à continuer de restreindre les déplacements.

Le Japon a donc opté pour des règles drastiques de distanciation et a mis en place un huis clos. Ainis, personne n’était présent dans les tribunes du stade olympique de Tokyo, dont la capacité est de 68 000 places, pour voir les feux d’artifice, les tableaux de danse moderne, les arts traditionnels japonais et le globe terrestre formé dans le ciel par des drones… Derrière les écrans de retransmission, on se souviendra de l’hommage vibrant rendu aux personnels soignants, non moins héroïques que les athlètes qui ont défilé derrière leurs masques.

Mais s’il faut retenir une cérémonie qui a réussi le pari de magnifier la culture locale tout en démontrant ce qu’elle a apporté au monde, c’est bien Londres 2012. Aux commandes, Danny Boyle, le réalisateur de Trainspotting, film culte sur la jeunesse écossaise des années 1990. Et le réalisateur sait parler à la jeunesse. Pour ce spectacle d’ouverture, Dany Boyle a joué des codes de la culture pop anglaise et des symboles cinématographiques du royaume, dont le monde entier raffole. D’un Mister Bean, chargé de jouer une seule note au piano et qui tourne sa tâche au ridicule avec le flegme qu’on lui connaît, à un James Bond, éternel gentleman, qui va chercher la reine Elizabeth II — qui a bien voulu se prêter au jeu — et l’emmène au stade en hélicoptère. Un cascadeur déguisé a sauté au-dessus du stade au moment même où la reine faisait son entrée.

L’attribution des Jeux olympiques de 2012 fut très disputée entre la France et le Royaume-Uni, au point de frôler l’incident diplomatique. Pour 2024, Paris prendra-t-il sa revanche sur Londres ?

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