Malgré les affirmations des frères Poivre d’Arvor, il n’existe aucune maison Flaubert à Carthage. Comment mettre un terme à une légende urbaine qui n’a aucun fondement ?
La méprise est née le 16 juillet 2017 par le biais d’une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux par Olivier Poivre d’Arvor, alors ambassadeur de France en Tunisie.
Clairement mystifié par un intox cousu de fil blanc, le diplomate évoquait « une villa face aux ports puniques où Gustave Flaubert trouva l’inspiration en 1858 et qui décida de l’écriture de son « Salammbô ». Elle est prête à s’écrouler ».
Quelques mois plus tard, en octobre 2017, accompagné de son frère Patrick, venu à la rescousse, l’ambassadeur récidivait, ancrant davantage une rumeur absolument erronée. Dans une nouvelle vidéo, il s’inquiétait de nouveau du sort de cette demeure.
Même si quelques voix lucides et informées avaient rappelé à la raison, ce fut peine perdue car qui viendrait contredire un ambassadeur de France qui plus est écrivain amplement reconnu ? La légende se propagea et le diplomate floué par une source peu fiable, persista.
Pourtant l’évidence sautait aux yeux et il eût été facile de consulter, se renseigner, rechercher la vérité. En effet, le lotissement sur lequel se trouve la prétendue maison Flaubert n’a été créé que dans les années 1920 alors que bien des photos antérieures montrent qu’il n’y avait rien sur son emplacement.
Bref, la méprise a peu à peu pris la dimension d’une imposture et les convaincus sont sûrs que Flaubert a habité ces lieux alord qu’il n’en est rien.
Même si nous savons Olivier Poivre d’Arvor de bonne foi, il serait bienvenu de sa part de remettre les pendules à l’heure et infirmer ses propos en trompe-l’œil.
Il serait de bon ton de le faire bientôt pour lever les équivoques et rétablir la vérité. De cette manière, la Tunisie pourra accueillir l’exposition Flaubert sereinement, sans que ne resurgisse ce malentendu qu’il est important de dissiper.
Pour mémoire, l’exposition Flaubert, articulée autour de Salammbô, aura lieu au musée du Bardo à partir du 24 septembre.