Publié le 18 septembre 2024
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Le groupe taïwanais Gold Apollo, dont la marque figure sur les bipeurs qui ont explosé au Liban, faisant 12 morts et au moins 2 750 blessés, a rejeté toute responsabilité dans leur fabrication sur son partenaire hongrois BAC, qui affirme lui-même n’être qu’un intermédiaire. « En vertu d’un accord de coopération, nous autorisons BAC à utiliser notre marque pour la vente de produits dans certaines régions, mais la conception et la fabrication des produits sont de l’unique responsabilité de BAC », a indiqué dans un communiqué Gold Apollo.
Conseillère stratégique pour des organisations internationales
La PDG de la société hongroise, Cristiana Barsony-Arcidiacono, interrogée par la chaîne américaine NBC, a confirmé travailler avec Gold Apollo mais a nié être impliquée dans la fabrication. « Je ne fais pas les bipeurs. Je suis juste une intermédiaire. Vous faites erreur », a-t-elle déclaré.
Fondée en 2022, la compagnie BAC Consulting est enregistrée à Budapest. Cristiana Barsony-Arcidiacono apparaît comme la seule employée, selon les documents légaux consultés par l’AFP qui font état d’un chiffre d’affaires annuel de 210 millions de forints (530 000 euros) pour des bénéfices de quelque 45 000 euros. Sur la version archivée de son site, désormais inaccessible, BAC dit « œuvrer à l’échelle internationale en tant qu’acteur de changement avec un réseau de consultants ». La directrice générale se présente elle-même comme une « conseillère stratégique pour des organisations internationales ».
Enquête ouverte à Taïwan
Le groupe taïwanais a démenti des informations du quotidien américain New York Times, selon lesquelles il avait lui-même fabriqué et vendu au Hezbollah les bipeurs de modèle AR924. « Notre entreprise n’apporte que l’autorisation d’utiliser la marque et n’est pas impliquée dans leur conception et leur fabrication », a-t-il insisté. « Ce ne sont pas nos produits (…) du début à la fin », affirmait ce 17 septembre le directeur de l’entreprise, Hsu Ching-kuang.
Le parquet taïwanais a annoncé l’ouverture d’une enquête. « Nous avons confié l’affaire au procureur général de l’équipe de sécurité nationale. (…) Nous allons clarifier les faits au plus vite et si nous constatons des faits illégaux, ils seront sévèrement punis conformément à la loi », selon un communiqué.
Les bipeurs auraient été interceptés avant leur livraison
Citant des responsables américains et d’autres nationalités, le New York Times a affirmé que les services secrets israéliens étaient parvenus à intercepter les bipeurs avant leur arrivée au Liban et à cacher de petites quantités d’explosifs et un détonateur à côté de la batterie. Toujours selon le quotidien américain, un message apparaissant comme venant de la direction du Hezbollah a fait biper l’appareil pendant plusieurs secondes avant de déclencher l’explosif.
Les informations du New York Times vont dans le sens de la théorie, avancée par plusieurs experts, selon laquelle les services israéliens seraient parvenus à infiltrer la chaîne logistique du Hezbollah pour planifier cette attaque.
Au lendemain de l’attaque, le Hezbollah libanais a promis de poursuivre ses opérations de soutien au Hamas palestinien et de punir Israël. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a condamné l’opération tandis que Moscou, déplorant « une escalade des tensions », disait appeler « à la retenue ». À Téhéran, où les autorités sont traditionnellement proches du Hezbollah, on accuse Israël de « tuerie de masse ». Quant à l’Égypte, qui a accueilli plusieurs réunion de négociations entre le Hamas et Israël, elle appelle à intensifier les efforts de paix pour trouver une issue au conflit qui dure depuis bientôt un an.
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(Avec AFP)