Face à une sécheresse prolongée et aux défis du changement climatique, la Tunisie accélère le déploiement de stations de dessalement d’eau de mer et d’eaux souterraines salines. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie gouvernementale plus large visant à sécuriser les ressources hydriques du pays.
Lundi 29 juillet, le ministre de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche, Abdelmonem Belati, a inauguré la première unité de la station de dessalement de Gargour à Sfax. D’une capacité de 25 000 mètres cubes par jour (qui sera haussée progressivement pour atteindre les 100 mille), cette installation marque une étape cruciale dans la politique hydraulique nationale.
« Ces projets sont essentiels pour assurer les réserves d’eau dans les régions du sud, le Grand Tunis et Sfax », a déclaré le ministre lors de la cérémonie d’inauguration.
En 2024, trois nouvelles stations de dessalement d’eau de mer ont été mises en service :
- Zarat (gouvernorat de Gabès) : 50 000 m³/jour
- Sfax : 100 000 m³/jour
- Sousse : 50 000 m³/jour (opérationnelle d’ici fin 2024)
Ces installations s’ajoutent à celle de Djerba, déjà en fonction.
Parallèlement, le gouvernement tunisien multiplie les initiatives pour diversifier ses sources d’approvisionnement en eau :
- Construction de réservoirs à Kalaa (85% achevé) et Saida (95% achevé)
- Lancement de quatre nouveaux projets de barrages
- Développement de la réutilisation des eaux usées traitées
- Promotion des énergies renouvelables pour alimenter les infrastructures hydrauliques
Le président Kais Saied, lors de l’inauguration de la station de Zarat en juillet, a souligné l’importance d’une distribution équitable de l’eau et appelé à sanctionner les raccordements illégaux.
Pour l’avenir, la Tunisie envisage d’exploiter le « pont énergétique » en construction avec l’Italie. Le projet Elmed, reliant la Sicile au Cap Bon, pourrait fournir l’électricité nécessaire aux futures stations de dessalement, soutenant ainsi le développement d’une agriculture durable.