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Le leader séparatiste camerounais Lucas Ayaba Cho reste derrière les barreaux

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Publié le 21 novembre 2024

Lecture : 2 minutes.

Un tribunal d’Oslo a décidé, mardi 19 novembre, de prolonger la détention du leader séparatiste camerounais Lucas Ayaba Cho, arrêté fin septembre en Norvège pour avoir incité à commettre des crimes contre l’humanité au Cameroun, selon un document transmis par l’avocat des parties civiles à l’AFP.

« Cho Lucas Yabah restera en détention jusqu’au 14 janvier 2025 », peut-on lire dans une copie du compte rendu d’audience traduite par Emmanuel Nsahlaï, avocat d’un groupe de victimes du conflit qui oppose depuis 2016 l’armée camerounaise à des groupes armés dans l’ouest du Cameroun.


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Selon ce document, Cho Lucas Yabah, aussi appelé Lucas Ayaba Cho, est accusé d’avoir été « président du gouvernement de l’Ambazonie et commandant de l’Ambazonian Defence Forces », un des groupes séparatistes armés qui se livrent fréquemment à des enlèvements de civils, y compris des fonctionnaires.

L’accusé « a nié que ses activités aient visé intentionnellement des civils » et qu’elles constituent une incitation à la commission de crimes contre l’humanité telle que définie par la loi norvégienne, a observé le juge.

La cour a également jugé qu’une interdiction de visite et de communication ne constituait pas une mesure disproportionnée, compte tenu des risques « d’altération des preuves » et de « la difficulté d’obtenir des témoignages en raison de la peur », alors que de nombreux témoins doivent être interrogés dans plusieurs pays.

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« Rôle central dans un conflit armé au Cameroun »

L’unité de police norvégienne Kripos, chargée d’enquêter sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité, avait annoncé fin septembre l’arrestation d’un homme au « rôle central dans un conflit armé en cours au Cameroun ». C’est la première fois que la Norvège arrête quelqu’un sur des soupçons d’incitation à commettre des crimes contre l’humanité, un chef d’accusation passible de trente ans de prison.


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Le conflit a éclaté fin 2016 dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun. Les civils sont pris en tenaille et victimes d’exactions commises par les deux camps, armée camerounaise et groupes séparatistes, selon des ONG internationales et l’ONU. Le conflit a fait plus de 6 000 morts et forcé plus d’un million de personnes à fuir leur domicile, selon International Crisis Group (ICG).

L’avocat Emmanuel Nsahlaï avait déposé plainte aux États-Unis, où il exerce, contre Lucas Cho Ayaba et l’État norvégien. Il avait également demandé une enquête au procureur de la Cour pénale internationale (CPI) en février 2024 et en avait informé l’ambassade de Norvège à Washington, qui avait assuré être « déterminée à lutter contre l’impunité des auteurs des crimes les plus graves qui affectent la communauté internationale dans son ensemble » et qu’elle coopérait « étroitement avec la CPI », selon un courrier transmis par l’avocat.


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(Avec AFP)

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