Dans une nouvelle sortie énigmatique au palais de Carthage, le président Kais Saied a une fois de plus pointé du doigt des « institutions fantômes » sans pour autant les nommer explicitement. Lors de sa rencontre, hier 18 novembre, avec le Chef du gouvernement Kamel Madouri, le président a dénoncé ces structures qui, selon lui, engloutissent des « millions de dinars » des caisses de l’État.
« La plupart d’entre elles n’existent que dans le Journal Officiel », a lancé le président, maintenant le flou sur l’identité précise de ces organismes. Cette rhétorique, devenue familière, soulève des questions sur les véritables cibles de ces accusations.
Les observateurs s’interrogent : quelles sont ces institutions qui, d’après le chef de l’État, contribuent à « l’inflation législative » qui mine le pays depuis des décennies ? Le silence sur leur identité alimente les spéculations dans les milieux politiques tunisiens.
Cette stratégie du non-dit, employée par le président, laisse planer un climat d’incertitude au sein même de l’administration tunisienne. Sans liste précise des organismes visés, c’est l’ensemble du système institutionnel qui se trouve indirectement mis en cause.
Le timing de cette déclaration, dans un contexte de tensions économiques, interpelle. Elle pourrait présager de futures mesures de restructuration administrative, dont l’ampleur reste encore à définir.