Face aux défis économiques actuels, le ministère du Commerce et du développement des exportations intensifie ses efforts pour stabiliser le marché tunisien.
Lors d’une réunion élargie tenue jeudi 21 novembre 2024, le ministre Samir Abid a annoncé un plan d’action ambitieux visant à contrer les pratiques spéculatives tout en soutenant les acteurs économiques responsables.
Des sanctions exemplaires pour les grands spéculateurs
Le ministre a souligné la nécessité d’appliquer les sanctions les plus sévères à l’encontre des grands spéculateurs perturbant l’équilibre du marché. Les infractions majeures seront ciblées et corrigées sans délai, tandis qu’une approche plus flexible et dialoguée sera adoptée pour les petits opérateurs.
« L’objectif est de protéger les citoyens tout en renforçant la confiance entre eux et les commerçants organisés », a-t-il déclaré.
Mobilisation accrue
Les opérations de contrôle menées dans toutes les régions du pays ont déjà montré des résultats encourageants. Ces efforts, combinant rigueur et innovation, seront maintenus et renforcés à l’aide de nouveaux outils, afin de garantir une efficacité accrue. Le ministère promet que ces mesures se traduiront concrètement par une baisse des prix ressentie par les citoyens.
Le ministère de l’Intérieur joue un rôle clé dans cette lutte. Les responsables sécuritaires présents lors de la réunion ont affirmé leur engagement à soutenir les équipes de contrôle économique.
Des moyens humains et logistiques, déployés aux niveaux central et régional, contribueront à démanteler les circuits parallèles, freiner les activités des intermédiaires et préserver le pouvoir d’achat des consommateurs.
Approvisionnement
Pour répondre aux besoins des consommateurs, des mesures correctives spécifiques ont été prises, notamment pour les produits essentiels tels que la viande blanche, le lait et les pommes de terre.
Le ministère assure également la disponibilité des matières importées, grâce à l’intervention de l’Office tunisien du commerce. Par ailleurs, une réorganisation du marché de gros de Bir El Kassâa est en cours pour optimiser la distribution.
Cette démarche vise à instaurer une économie de marché plus juste et transparente, en consolidant les relations entre les différents acteurs.
A quelles sanctions légales s’exposent les spéculateurs ?
La sanction pour la commercialisation de produits non soumis à un contrôle du ministère du Commerce peut aller jusqu’à une peine de prison de 16 jours jusqu’à 3 mois, accompagnée d’une amende variant entre 500 et 20.000 dinars. Si le produit est nuisible à la santé, l’amende peut être doublée.
Si les preuves de spéculation sont réunies, le décret n°14 de l’année 2022 est appliqué, prévoyant une peine de 10 ans de prison et une amende de 100.000 dinars pour spéculation. La sanction est portée à 20 ans de prison et à une amende de 200.000 dinars si cela concerne des produits subventionnés ou des médicaments.
Et les peines peuvent aller jusqu’à la réclusion à perpétuité si la spéculation est commise par un groupe organisé.