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Situation critique des réserves d’eau avec un taux de remplissage des barrages à 22,3%

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Au 27 septembre 2024, le taux de remplissage des barrages en Tunisie a atteint un niveau alarmant de seulement 22,3%, d’après les données récemment publiées par l’Observatoire national de l’agriculture (ONAGRI).

Avec des réserves d’eau disponibles totalisant 522 millions de mètres cubes, le pays connaît une baisse significative de 13,5% par rapport à la même période en 2023. La situation est encore plus préoccupante par rapport à la moyenne des trois dernières années, marquant un déficit de 21,3%.

La situation critique des barrages du nord

Les barrages situés dans le nord de la Tunisie, qui jouent un rôle crucial dans l’approvisionnement en eau du pays, concentrent 485,7 millions de mètres cubes, soit environ 93% des réserves hydrauliques nationales.

Pourtant, leur taux de remplissage ne dépasse pas 26,5%. Parmi les principaux barrages du nord, celui de Sidi Salem affiche un taux de remplissage de seulement 18,3%, tandis que le barrage de Sidi Barrak atteint à peine 17,5% de ses capacités. Ces niveaux extrêmement bas mettent en lumière la gravité de la situation hydrique dans la région, qui est pourtant l’une des plus importantes pour l’agriculture tunisienne.

Les barrages du centre et du Cap-Bon en situation d’urgence

Les barrages situés dans le centre de la Tunisie ne sont guère en meilleure situation, avec un taux de remplissage alarmant de 7,6%. La région du Cap-Bon, traditionnellement connue pour ses activités agricoles, est encore plus touchée, affichant un taux de remplissage de seulement 3,7%.

Certains barrages de la région, notamment ceux de Chiba, Hmam et Lebna, sont pratiquement vides, aggravant le stress hydrique auquel les agriculteurs et les communautés locales sont confrontés.

Des apports en eau quasi-inexistants

Les apports en eau dans les barrages restent extrêmement faibles, totalisant seulement 0,270 million de mètres cubes au 27 septembre, principalement issus des barrages du nord.

En parallèle, les prélèvements d’eau durant la même période ont atteint 2,547 millions de mètres cubes, ce qui démontre un déséquilibre flagrant entre l’approvisionnement et la consommation d’eau en Tunisie.

Causes et conséquences

La Tunisie subit depuis 2016 des épisodes récurrents de sécheresse, à l’exception notable de l’année 2019 qui avait offert un répit momentané en termes de précipitations.

Ces sécheresses prolongées, accentuées par les effets du changement climatique, ont entraîné une baisse continue des réserves d’eau dans le pays. L’irrégularité des précipitations, combinée à une forte évaporation due aux températures élevées, a contribué à la situation actuelle de pénurie.

L’exploitation excessive des ressources en eau pour les besoins agricoles, industriels, et domestiques a également contribué à l’épuisement des réserves d’eau souterraines et de surface. De plus, la vétusté des infrastructures hydrauliques et les pertes dues aux fuites accentuent le gaspillage des ressources en eau.

 

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