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Skander Djamil Athmani, médaillé paralympique algérien : « Le bruit de mes pas est une petite mélodie qui me guide »

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Publié le 16 septembre 2024

Lecture : 3 minutes.

Après la clôture des jeux Paralympiques Paris 2024, le 8 septembre, Skander Djamil Athmani est rentré en Alger, où il a été reçu par le ministre des Sports, Abderrahmane Hamad, en compagnie des autres médaillés algériens. Très sollicité par les médias, mais également par les Algérois dès qu’il met le nez dehors – « je signe des autographes et on me prend beaucoup en photo », confirme-t-il -, le double champion paralympique a accordé une interview à Jeune Afrique pour revenir sur ses deux performances et ses objectifs d’avenir.

Jeune Afrique : Il y a trois ans, à Tokyo, vous aviez remporté le 400 m T13. Mais vous aviez visiblement surtout retenu votre médaille d’argent sur 100 m T13, un échec selon vous…


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Skander Djamil Athmani : J’étais évidemment très heureux d’avoir gagné le 400 m. C’étaient mes premiers jeux Paralympiques, et cette médaille d’or était bien sûr une grande joie, pour l’Algérie comme pour moi-même. Mais le 100 m, c’est un peu la course reine, comme chez les valides. J’en avais fait un objectif et j’échoue pour un petit centième. J’étais forcément déçu. J’étais sans doute trop confiant. Alors je me suis tourné vers Paris 2024  avec un but, remporter cette médaille d’or. C’était devenu une priorité, mais je ne voulais pas me mettre trop de pression.

Un objectif que vous avez atteint. Mais avez-vous eu peur que le titre vous échappe une nouvelle fois ?

J’ai beaucoup travaillé, multiplié les entraînements à Alger, à Antalya en Turquie, à Saint-Raphaël en France, avec mon coach, Ahmed Mahrour Bacha. J’ai fait des meetings, j’ai remporté les Championnats du Monde à Kobé (Japon) cette année, sur 100 m et 400 m.  J’étais bien dans ma tête et dans mon corps, mais contrairement à 2021, je n’avais pas cet excès de confiance. Je suis un perfectionniste et je me disais qu’il fallait non seulement remporter l’or, mais battre un record mondial. Et finalement, je me suis dit que le plus important, c’était ma médaille. Il y avait beaucoup de supporters algériens au Stade de France. Dont une amie, venue spécialement de Londres pour assister à la course. Pendant que je courais, je me suis dit que je ne pouvais pas la décevoir. Et cela m’a aidé (rires).

Ce titre est-il encore plus fort que celui obtenu sur 400 m T13 à Paris ?


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Oui, car c’est mon premier titre paralympique sur cette distance. Mais je suis également très fier d’avoir conservé celui sur 400 m. D’autant plus qu’il pleuvait ce jour-là. Et quand je cours, le bruit de mes pas est une petite mélodie qui me guide. Mais avec la pluie, les sensations étaient différentes. C’était une course particulière.

Depuis votre sacre sur 100 m, vous avez un nouveau surnom…


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Effectivement. On m’appelle « Skander l’avion » ! Avant, on me surnommait  » l’homme le plus rapide d’Algérie ».

Vous présentez la particularité d’avoir débuté chez les valides et d’être passé plus tard au handisport…

En fait, mon objectif était de disputer les jeux Olympiques. J’étais tout près d’aller à Rio de Janeiro en 2016. Mais je souffre d’un problème visuel depuis que j’ai 3 ou 4 ans, un problème héréditaire du côté de ma mère. Avec une correction, j’atteins 4 sur 10. Je pouvais me faire opérer, mais le chirurgien m’a dit que je pouvais aussi perdre la vue définitivement après l’opération… Cela fait réfléchir. À cause de ce problème, j’ai dû arrêter le football, un sport que j’adore – je suis supporter du CS Constantine, le club de ma ville natale. J’ai fait des sports de combat, et je n’ai commencé l’athlétisme qu’à l’âge de 21 ans, avec un entraîneur, Bachir Mesikh, à qui je dois énormément. Comme je voulais obtenir des titres, j’ai donc basculé vers le handisport en 2019-2020, pour me qualifier pour Tokyo. Mais je suis licencié dans deux clubs à Alger : l’Étoile Sportive de Ben Aknoun pour courir chez les valides, et Michaal Abtal Bir Mourad Rais pour le handisport.

Vivez-vous de votre sport ?

Oui. Je suis titulaire d’un bac scientifique, obtenu à l’Université de Constantine, et d’une licence de Management. J’ai travaillé dans le secteur bancaire plusieurs mois, j’ai tenté de mener à bien un projet personnel, mais aujourd’hui, je suis professionnel.

Pensez-vous aux jeux Paralympiques de 2028, qui auront lieu à Los Angeles ?

Bien sûr. Courir dans ce stade mythique (le Memorial Coliseum, ndlr), c’est un rêve. Mais avec mon entraîneur, nous avons décidé de voir saison après saison. 2028, c’est encore loin. Je vais prendre un peu de repos avant de recommencer les entraînements, notamment en vue des Championnats du Monde 2025.

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