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Tshisekedi, Biya, Akhannouch II, Nvidia et le pétrole de Poutine : les 5 infos qu’il ne fallait pas rater

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Bonjour à toutes et tous,

Bienvenue dans cette nouvelle édition du Brief de Jeune Afrique qui, aujourd’hui, est un peu spéciale : nous célébrons en effet le premier anniversaire de cette newsletter, dont le premier numéro a été publié le 27 octobre 2023 sur LinkedIn. Vous êtes désormais près de 200 000 à y être abonnés et à la suivre chaque semaine. Un succès que nous vous devons, fidèles lecteurs, et dont la rédaction de Jeune Afrique, et en particulier l’équipe en charge de la réalisation de ce Brief, vous remercie chaleureusement.  

Le brief. Les clefs de l’actualité africaine dans votre boite mail

Chaque semaine, recevez les 5 infos de l’actualité africaine décryptées par nos journalistes.


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Au programme de cette édition « anniversaire » :

  1. Félix Tshisekedi : « Notre Constitution a été rédigée à l’étranger par des étrangers »
  2. Paul Biya, le retour d’un roi
  3. Gouvernement Akhannouch II : au Maroc, les équilibres (re)trouvés
  4. Tunisie, Sénégal, Guinée… La discrète percée de Nvidia en Afrique
  5. « Flottes fantômes » russes : ces relais africains qui écoulent le pétrole de Poutine
  6. Joyeux anniversaire le Brief !

1 – Félix Tshisekedi : « Notre Constitution a été rédigée à l’étranger par des étrangers »

Le chef de l’État congolais, Félix Tshisekedi. © Presidence RDC

Boîte de Pandore. Félix Tshisekedi veut modifier la Constitution de la RDC. Engager un tel processus de refonte de la loi fondamentale, ce serait ouvrir la boîte de Pandore, tonnent en chœur l’opposition et de nombreuses organisations de la société civile.

En marge d’un déplacement à Kisangani, mercredi 23 octobre, le président congolais a notamment déclaré que la Constitution de 2006 avait été « rédigée à l’étranger par des étrangers » et annoncé la mise en place, dès 2025, d’une commission chargée de se pencher sur une nouvelle loi fondamentale, rapporte Jeanne Le Bihan dans l’article qu’elle consacre à ce sujet hautement sensible dans Jeune Afrique.


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Si plusieurs de ses partisans avaient lancé des « ballons d’essai » ces derniers mois, Félix Tshisekedi a cette fois détaillé ses ambitions. En mai dernier, lors de sa visite en Europe, il avait certes évoqué le sujet, jugeant qu’un changement constitutionnel nécessiterait « l’accord de la population congolaise à travers ses représentants ». Mais cette fois, il fait un pas de plus, jugeant que l’actuelle Constitution « a des faiblesses et qu’elle n’est pas adaptée aux réalités du pays ».

Vers une crise politique ? Le débat sur la réforme constitutionnelle est d’autant plus inflammable que tous ont en mémoire la crise qui a secoué le pays de 2015 à 2018. À quelques mois de la présidentielle initialement prévue en 2016, la rumeur d’une volonté présumée de Joseph Kabila de briguer un troisième mandat avait déclenché une crise politique d’autant plus violente que le scrutin présidentiel avait été sans cesse repoussé. Les oppositions, y compris l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) de Félix Tshisekedi, avaient alors battu le pavé en brandissant l’exigence du respect de l’État de droit et de la Constitution de 2006. Après deux ans de « glissement », Kabila avait finalement désigné un dauphin, et Félix Tshisekedi avait été déclaré vainqueur à l’issue de la présidentielle de 2019, dont les résultats ont fait l’objet de nombreuses controverses.


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Troisième mandat. C’est l’une des inquiétudes exprimées par les opposants à toute réforme constitutionnelle : qu’elle ouvre la voie à une possible candidature du président congolais à un troisième mandat, interdit par l’actuelle loi fondamentale. « Nous ne sommes pas naïfs. Si certains veulent y toucher, c’est pour permettre au président actuel d’effectuer un troisième mandat. Le reste n’est que de l’habillage », affirmait ainsi l’ancien gouverneur du Katanga Moïse Katumbi, à JA, début octobre. Félix Tshisekedi a-t-il l’intention de briguer un troisième mandat en 2026 ? « La modification du mandat qui relève de la compétence du peuple ne me concerne pas », a-t-il assuré.

Autre critique formulée par l’opposition : le timing choisi pour cette réforme, qui intervient au même moment que la crise dans l’est de la RDC, où l’armée congolaise et ses supplétifs des milices wazalendo ne parviennent pas à endiguer la progression du M23, le groupe armé rebelle soutenu par le Rwanda.

2 – Paul Biya, le retour d’un roi

Le président camerounais Paul Biya et son épouse accueillis à leur retour à l’aéroport de Yaoundé, le 21 octobre 2024. © Handout / Cameroon Presidential Press Office / AFP

49 jours. C’est le temps qu’aura passé Paul Biya à l’étranger, avant de revenir à Yaoundé, le 21 octobre, accueilli par une foule de partisans mobilisés par le parti au pouvoir. Quarante-neuf jours pendant lesquels l’état de santé du chef de l’État camerounais n’a cessé d’alimenter les rumeurs. Quarante-neuf jours au terme desquels Paul Biya retrouve un gouvernement ébranlé, note Mathieu Olivier dans le récit qu’il fait de ce « retour du roi ». Deux ministres ont ainsi été recadrés par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, pour des prises de positions publiques controversées, tandis qu’au sein même de la présidence, la guerre des clans fait rage.

Sur la sellette. Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale, pourrait être le premier à faire les frais de cette séquence politique. En cause, une circulaire signée de sa main, dans laquelle il décrétait l’interdiction absolue d’aborder l’état de santé du chef de l’État dans les médias. Le courrier adressé aux préfets le 8 octobre dernier a eu pour effet immédiat de raviver encore un peu plus le feu des rumeurs sur la santé du président camerounais, voire sur son décès présumé. Paul Biya, désormais de retour à Yaoundé, a instruit son Premier ministre de rappeler à l’ordre le ministre jugé fautif, et de rappeler par la même occasion que la communication de la présidence est du ressort exclusif du cabinet civil dirigé par Samuel Mvondo Ayolo.

3 – Gouvernement Akhannouch II : au Maroc, les équilibres (re)trouvés

Mohammed VI reçoit le nouveau gouvernement au Palais Royal de Rabat, le 23 octobre 2024. © MAP

Continuité. Six nouveaux ministres, six nouveaux secrétaires d’État, dans une équipe gouvernementale toujours dirigée par le Premier ministre Aziz Akhannouch, qui passe de 24 à 30 membres. La composition du nouveau gouvernement marocain, annoncée le 23 octobre, était attendue. Elle réserve peu de surprises, bien que plusieurs ministres aient été « appelés à d’autres fonctions », aux premiers rangs desquels Chakib Benmoussa, désormais ex-ministre de l’Éducation, nommé haut-commissaire au Plan.

Les inamovibles, qui tiennent les postes « de souveraineté », ont tous été reconduits, d’Abdelouafi Laftit (Intérieur) à Nasser Bourita (Affaires étrangères) en passant par Mohamed Hajoui (secrétaire général du gouvernement) ou encore Abdellatif Loudiyi (ministre délégué à l’Administration de la défense nationale). Certains affichent même une longévité hors normes, à l’instar de Laftit, Bourita et Hajoui qui était déjà présents dans le gouvernement El Othmani, ou de Loudiyi qui est membre de l’exécutif depuis vingt-deux ans.

Timing propice ou tardif ? Si le remaniement était attendu, il intervient, selon certains observateurs, tardivement. Il ne reste en effet qu’un an de mandat effectif au Premier ministre, Aziz Akhannouch, sa dernière année étant purement électorale. Son gouvernement se limitera donc à la gestion des affaires courantes. Pour d’autres, au contraire, la refonte de l’équipe gouvernementale tombe à point nommé, le précédent gouvernement ayant fait l’objet de critiques, notamment dans les secteurs de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Santé et de l’Emploi, certains ministres n’ayant pas su proposer de solutions concrètes ni imprimer de nouvelle vision, analyse Jassime Adhani.

4 – Tunisie, Sénégal, Guinée… La discrète percée de Nvidia en Afrique

Le siège de Nvidia, à Santa Clara, en Californie. © Justin Sullivan / Getty Images via AFP

Partenariats tous azimuts. Nvidia, le géant de la conception de puces électroniques, se lance à la conquête du continent en multipliant les partenariats avec universités et incubateurs d’innovation partout en Afrique. Au Kenya, au Sénégal, en Guinée… Le groupe américain déploie une stratégie visant à mailler l’ensemble du continent, analyse Mathieu Galtier dans l’article qu’il consacre à cette percée de Nvidia. À Sousse, en Tunisie, un centre pour l’intelligence artificielle a ainsi été créé au sein du pôle de compétitivité Novation City. L’objectif ? « Former 1 000 développeurs par an », explique Anas Rochdi, directeur de l’innovation à Novation City.

Potentiel et concurrence. « L’Afrique est un marché émergent en progression rapide qui dispose d’un bassin important de jeunes talents versés dans la technologie. Dans le même temps, le continent a des opportunités et des défis uniques que l’IA peut aider à résoudre », explique à JA Susan Marshall, directrice senior chargée des relations avec les développeurs chez Nvidia. Et si le groupe a lancé Nvidia Inception, « un programme mondial gratuit conçu pour aider les start-up et les développeurs », son objectif est aussi, et surtout, de faire face à la concurrence, notamment chinoise.

5 – « Flottes fantômes » russes : ces relais africains qui écoulent le pétrole de Poutine

Moscou s’appuie sur un réseau de vieux navires, dont beaucoup battent pavillons africains, pour contourner l’embargo des Occidentaux. © LARS KLEMMER/DPA via AFP

Contourner les sanctions. C’est une flotte particulière sur laquelle s’appuie Moscou pour contourner les sanctions occidentales, imposées notamment sur ses exportations de pétrole : des pétroliers vieillissants, dépourvus d’assurance, acquis aux quatre coins du monde par des structures opaques et qui naviguent depuis plusieurs mois sous pavillons africains.

Ces « flottes fantômes » transportent les barils russes de l’Oural, qui sont ensuite vendus au-dessus du prix plafond de 60 dollars. À en croire le dernier rapport conjoint de Windward et de Vortex, ces « flottes de l’ombre » comptent aujourd’hui plus de 600 navires.

Pavillon de complaisance. Les navires changent régulièrement de pavillon pour mieux échapper aux contrôles, et certains pays africains offrent un cadre des plus propices. C’est notamment le cas du Liberia et du Gabon, qui disposent tous deux d’un registre maritime dit « ouvert », dans lequel le cadre réglementaire est des plus souples, dans le but d’attirer les armateurs. Effet délétère : il attire aussi ces pétroliers de Poutine en quête de pavillons dits de « complaisance », analyse Mahed Hajbi, qui dévoile, dans l’article qu’il signe pour Jeune Afrique, les dessous de ce système aussi complexe que bien rôdé.

6 – Joyeux anniversaire le Brief !

Un an ! La première édition de la newsletter que vous êtes en train de lire a été diffusée le 27 octobre 2023 sur LinkedIn. Face au succès impressionnant qu’elle a rencontré sur ce réseau social, nous avons décidé d’en proposer plusieurs déclinaisons : en l’intégrant dans notre offre de newsletters et en la publiant en intégralité sur le site de Jeune Afrique chaque samedi matin, pour que vous puissiez déguster votre café en étant sûr de n’avoir rien manqué de l’actualité africaine de la semaine.

Promesse tenue. « Comment ne pas se noyer dans le flux d’informations et de fake news – qui ne cesse de se déverser sur les écrans de nos téléphones portables ? Cette question, vous avez été nombreux à nous la poser ces derniers mois. Partout, le même écho : l’actualité du continent est complexe, diverse et sans cesse mouvante, mais le temps est compté », écrivions-nous à l’époque du lancement du Brief, conçu, justement, pour répondre à ce besoin dont vous aviez été si nombreux à nous faire part.

Un an et 50 éditions plus tard, Le Brief est suivi par près de 180 000 abonnés sur LinkedIn, près de 20 000 lecteurs la reçoivent chaque semaine dans leur boîte mail, et la déclinaison que nous vous proposons chaque samedi sur le site de JA est bien souvent l’un des articles les plus lus par nos lecteurs ce jour-là. Une fidélité dont toute l’équipe vous remercie d’autant plus chaleureusement qu’elle démontre que la promesse que nous tentons de remplir chaque semaine est remplie : vous proposer, avec Le Brief, un concentré de l’expertise de la rédaction de Jeune Afrique sur les sujets politiques, économiques et culturels qui façonnent le présent – et le futur – du continent.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

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