Au palais Kheireddine, ce dimanche, on a tenté de chercher un mot tu, perdu, enfoui sous les ailes des oiseaux aveugles et muets posés sur des câbles accrochés au mur, formant une transcription en écriture en braille, leurs becs étaient en épines pointues. Ce tableau était un hymne de liberté dédié aux artistes.
Ces oiseaux observaient un peu plus loin, une haie défensive épineuse, elle enfermait la plume, qui leur permettait de battre des ailes.
Adossée au mur, une trappe d’ours à la silhouette des dents de la mer, son ombre telle une plante carnivore qui portait au ventre une pointe fine d’encre.
Le Silence tumultueux du palais, fait ressurgir le guerrier à la tête en acier qui fracassa le mur en brique pour cacher
sa fureur derrière son masque grec, quittant ainsi le ring !
En sortant du palais, on découvre qu’on y a laissé un pied !
C’est un pied d’éléphant, nous rappelant notre grandeur ou notre défaite, on s’attarde un peu, on l’observe avec fierté et amertume et retourne au tourbillon de la vie, mais ce qui est sûr, on en sort pensif à sa condition humaine, repensant à la toute première phrase lue à l’accueil: “ Créer, c’est résister à la honte d’être un homme.”
Le détour en valait la peine et le voyage nous a été inspirant !
Cette exposition a été créée par le prince, artiste plasticien, Omar Bey. Sa maîtrise innovante des matériaux, fer, brique, ciment, pierre, acier, a su pénétrer notre esprit en nous poussant à redéfinir l’absurde et à déchiffrer d’une façon, très recherchée et créative, les symboles cachés dans chacune de ses œuvres.
Nesrine BEN SEDRINE