Une récente étude qualitative menée par le Centre de la femme arabe pour la formation et la recherche (CAWTAR) met en lumière la réalité méconnue des femmes malvoyantes et malentendantes en Tunisie. Ces dernières sont confrontées à des formes variées de violences et de discrimination, tout en luttant pour accéder à des services essentiels comme l’éducation et les soins.
Présentée ce jeudi 21 novembre à Tunis, cette étude clôt le projet « Pour que l’invisible soit visible », un programme de lutte contre les violences faites aux femmes en situation de handicap sensoriel.
Hedia Belhaj Youssef, coordinatrice du projet, a déclaré à la TAP que ces femmes subissent des abus tant dans les espaces privés que publics. Elle a également dénoncé des dépassements dans certains centres spécialisés, tout en soulignant la difficulté d’engager des poursuites judiciaires contre ces structures.
Lancée en 2022, l’étude a recueilli des témoignages à travers tous les gouvernorats du pays. Elle fait partie d’un projet plus large, entamé en 2021 et se poursuivant jusqu’en 2024, visant à mieux intégrer les femmes handicapées sensorielles dans les politiques publiques.
Dans le cadre de ce programme, le CAWTAR prévoit de publier des informations juridiques en Braille sur son site web pour répondre aux besoins des femmes malvoyantes et malentendantes. Cette initiative, réalisée en partenariat avec le Fonds de développement des Nations unies, cherche à combler les lacunes en matière d’accès à l’information pour ces femmes marginalisées.
Avec cette étude, le CAWTAR espère attirer l’attention sur la nécessité de politiques inclusives et de mesures concrètes pour protéger les femmes handicapées, Un groupe souvent oublié dans les stratégies de lutte contre la violence faite aux femmes.