Après deux années de tensions, le Maroc et la Tunisie semblent amorcer un rapprochement. Le Premier ministre marocain Aziz Akhannouch et le ministre tunisien des Affaires étrangères Nabil Ammar se sont rencontrés à Marseille le 15 août, en marge des commémorations du 80e anniversaire de la libération du sud de la France.
Cette rencontre a suscité un optimisme prudent dans les médias marocains. Morocco World News a titré « Morocco-Tunisia Relations: Is the Ice Finally Melting? », tandis que Ya Bladi annonçait « Après deux ans de tension, la France accueille une rencontre entre le Maroc et la Tunisie ». The New Arab a également souligné l’importance de ces pourparlers après deux ans de froid diplomatique.
Le dialogue s’était rompu en 2022 lorsque le président tunisien Kais Saied avait reçu le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, à Tunis. Le Maroc avait alors rappelé son ambassadeur, jugeant cet acte « hostile » et « provocateur ».
Le conflit du « Sahara occidental » reste au cœur des tensions régionales, opposant le Maroc au Front Polisario soutenu par l’Algérie. La Tunisie, autrefois neutre, s’est récemment rapprochée de la position algérienne.
Cette reprise du dialogue intervient dans un contexte régional complexe, marqué par la création d’une nouvelle Union du Maghreb par l’Algérie, excluant le Maroc et la Mauritanie. Cette initiative vise à pallier l’échec de l’Union du Maghreb Arabe, inactive depuis 1994.
Malgré l’accueil positif des médias marocains, l’avenir des relations maroco-tunisiennes reste incertain. Le roi Mohammed VI a clairement indiqué que seule une position claire sur le « Sahara occidental » serait considérée comme un véritable geste d’amitié envers Rabat.
La capacité de Tunis à équilibrer ses relations avec Rabat et Alger sera déterminante pour l’avenir diplomatique du Maghreb, où les enjeux géopolitiques et économiques demeurent au premier plan.
