Une enquête interne à la compagnie nationale a permis d’éviter de créer une no fly zone de plus avec le survol de la mer Rouge. Ce passage obligé des vols directs de la France vers La Réunion, Maurice, Madagascar et Nairobi imposait un contournement avec à la clé une heure quinze minutes de vol en plus. Cette mesure, qui n’avait pas été suivie par Air Austral, Corsair ou French Bee, vient d’être levée aujourd’hui. Elle avait été prise lorsque, dimanche 3 novembre, l’équipage d’un vol Air France Paris-Antananarivo avait aperçu un objet lumineux pouvant ressembler à un missile balistique évoluant au-dessus du Soudan à haute altitude.
Deux avions avaient fait demi-tour
L’AF934 avait fait demi-tour, ainsi que l’AF814 Paris-Nairobi, les avions rentrant à Roissy-CDG. Les attaques des houthistes en mer Rouge pourraient-elles toucher l’activité du transport aérien après le trafic maritime ? Ces rebelles yéménites ciblent des navires civils ou militaires empruntant la mer Rouge, perturbant considérablement les routes maritimes qui empruntent le détroit de Bab el-Mandeb et du canal de Suez.
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Face au silence des autorités aéronautiques de tutelle (Pôle d’analyse du risque de l’aviation civile), il n’a pas été permis de trancher entre un phénomène naturel (étoile filante) ou l’entrée d’un satellite dans l’atmosphère. À Air France, la direction avait déjà été échaudée par un autre événement le 1er octobre. Un avion parti de Roissy-CDG pour Dubai a survolé le territoire irakien au moment où l’Iran déclenchait son attaque de missiles en direction d’Israël. L’équipage a vu les engins croiser sa trajectoire. L’appareil civil empruntait la route réglementaire, dite couloir irakien, qui évite le survol d’Israël et de l’Iran.
Près d’un quart du globe terrestre n’est plus survolable depuis l’interdiction de la Russie, la zone de conflit en Ukraine, Israël, le Liban, la Syrie, le Yémen. Les routes aériennes vers l’Asie sont de plus en plus complexes et allongées par les différentes restrictions. En Afrique, si le survol du Mali est permis, la desserte d’Air France n’est pas autorisée et Corsair doit affréter une compagnie étrangère faute de trouver des pilotes volontaires pour aller à Bamako. La Libye reste interdite aux avions commerciaux.
Quelles menaces pour les avions de ligne
Les autorités aéronautiques internationales classent les risques en fonction des différentes catégories de missiles et d’engins. En croisière, les avions de ligne volent à plus de 10 000 mètres (niveau 320).
- Les plus répandus sont les Manpads qui se portent à l’épaule. On les trouve facilement au marché noir mais ils ne dépassent pas le niveau 100. En revanche, ils peuvent être dangereux au décollage et à l’atterrissage d’un aéronef au voisinage d’un aérodrome.
- Les missiles sol-air restent en dessous du niveau 320.
- Les drones ne dépassent pas le niveau 150.
- Les missiles balistiques décollent et montent à 100 ou 150 km d’altitude avant de retomber. Deux trajectoires à éviter…