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ces signaux positifs que le gouvernement veut voir

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Dans le dernier rapport du cabinet EY sur l’attractivité de la France, publié ce jeudi 2 mai, une petite phrase a dû faire particulièrement plaisir à Bruno Le Maire. « La France est le pays le plus attractif d’Europe pour la cinquième année consécutive, devant le Royaume-Uni et l’Allemagne. » Le patron de Bercy s’est empressé de commenter : « Oui, l’économie française est solide. Oui, elle est attractive. Et, non, ce n’est pas un hasard ! »

La publication de ce rapport tombe à point nommé. Mardi, le ministre de l’Économie et des Finances s’était aussi réjoui de manière un peu excessive des estimations de l’Insee, qui montrent une légère progression du PIB au premier trimestre 2024, à 0,2 %. « À tous ceux qui veulent faire croire que notre économie est à l’arrêt : les faits sont têtus. La croissance française progresse. C’est un nouveau signe qui traduit la solidité de notre économie », avait réagi le ministre.

Vendredi 26 avril, la décision des agences de notation, qui ont, contre toute attente, décidé de maintenir inchangée la note de la France, a aussi soulagé le gouvernement. « Notre pays, comme le monde entier, traverse des difficultés qui sont notamment liées à la guerre en Ukraine, mais la France s’en sort mieux que les autres d’un point de vue économique », avait renchéri Gabriel Attal, dès le lendemain.

Ces bons signaux sont une confirmation que la stratégie économique du gouvernement est la bonne, veut croire l’Élysée. En plein débat sur les finances publiques, après le dérapage du déficit public à 5,5 % du PIB en 2023, toutes les nouvelles positives sont bonnes à prendre.

« Réindustrialisation en marche »

Le baromètre du cabinet EY, qui étudie les projets d’implantation à l’étranger dans 45 pays européens, place la France en tête de podium, devant le Royaume-Uni et l’Allemagne. « Les récentes performances françaises sont notamment le fruit des vagues successives de réformes, qui se sont accélérées ces dix dernières années – réforme du Code du travail, réduction de l’impôt sur les sociétés et sur le capital, baisse des impôts de production, loi Pacte, plans France Relance et France 2030 », salue le cabinet. La France tire également parti « des conséquences redoutées du Brexit et des difficultés allemandes », souligne le rapport.

Les trois pays européens représentent 51 % des investissements directs à l’étranger réalisés en Europe en 2023. En France, les projets d’investissements étrangers – qui ont tout de même diminué de 5 % depuis l’année dernière – se déploient aussi bien dans les grands secteurs historiques (automobile, aéronautique, équipements industriels) que dans les services aux entreprises. « La réindustrialisation est en marche », affirme EY. 530 usines ont été implantées ou étendues en France en 2023, souligne le cabinet d’audit, qui précise que « l’Hexagone conserve la première place européenne en nombre de projets et d’emplois industriels ».

Moins d’investissements dans la tech

Mais la France a aussi des faiblesses, notamment sur le numérique, note le rapport. Les entreprises Zoom, Open IA, HCL Technologies ou même la société française Klaxoon ont choisi de s’implanter ou de s’étendre au Royaume-Uni. Londres a ainsi attiré deux fois plus d’investissements dans la tech que Paris : 255 contre 135. Les dirigeants privilégient également notre voisin anglais pour implanter leurs sièges sociaux. Dans le secteur financier, c’est encore Londres qui remporte la mise avec 108 investissements étrangers en 2023, contre 39 en France.

Côté emploi, les entreprises à capitaux étrangers ont généré près de 40 000 emplois en France en 2023. C’est plus que l’année dernière, mais cela reste inférieur au nombre d’emplois créés au Royaume-Uni (52 000) ou en Espagne (42 000), souligne EY. Enfin, le cabinet d’audit constate une diminution « récente et assez nette » de l’investissement américain en Europe, « sans doute sous l’effet de l’Inflation Réduction Act (IRA) ». Le nombre d’investissements directs à l’étranger en provenance des États-Unis a ainsi chuté de 15 % par rapport à 2022.

Côté croissance, l’OCDE a aussi relevé légèrement ses prévisions pour 2023 dans un rapport publié ce jeudi. Les objectifs du gouvernement restent toutefois ambitieux. Bercy anticipe une croissance à 1 % en 2024, alors que l’OCDE et la majorité des économistes tablent sur 0,7 %. Pour 2025, le gouvernement mise sur 1,4 % contre 1,3 % selon les prévisions de l’OCDE. Enfin, l’organisation économique a mis en garde l’exécutif : « Des efforts d’assainissement budgétaire supplémentaires seront indispensables pour réduire résolument la dette, notamment en restreignant la masse salariale des administrations publiques et en rationalisant les dépenses sociales, sanitaires et fiscales. »


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