Tous les deux ans, les acteurs de l’industrie aéronautique se réunissent outre-manche lors du London Airshow qui ouvre, lundi 22 juillet, pendant cinq jours à Farnborough, sur une ancienne base aérienne à 50 km à l’ouest de la capitale. Les années impaires, le salon mondial de l’aéronautique se tient au Bourget, près de Paris.
La traditionnelle étude de marché publiée en avant-première du Farnborough International Airshow (FIA 2024) est très optimiste. Selon les chiffres collationnés par Airbus, la flotte en service, entre 2024 et 2043, des compagnies aériennes aura besoin de 42 430 avions neufs, dont 33 510 moyen-courriers de type A320neo ou Boeing 737Max, et 7 980 long-courriers de type A350 ou 787-777.
Ces perspectives de la demande en aviation commerciale sont solides, malgré une économie mondiale en ralentissement, soulignent aussi les analystes du cabinet Oliver Wyman. Ils prévoient que la flotte d’aviation commerciale devrait croître de 28 % au cours des dix prochaines années, passant de 28 400 avions actuels à 36 400 d’ici à 2034.
Ce qui permettra de transporter un nombre de voyageurs en forte hausse. Le nombre de passagers transportés par les compagnies aériennes devrait doubler dans les vingt prochaines années, a estimé, jeudi 18 juillet, l’Association internationale du transport aérien (IATA).
L’A321XLR, vedette 2024
Ombre au tableau, les risques liés à la chaîne d’approvisionnement persistent. Les défis liés à la fourniture aérospatiale devraient se poursuivre au-delà de 2025, et les pénuries de pièces associées affectent l’écosystème de l’aviation dans son ensemble. Des préoccupations qui seront largement évoquées lors des discussions entre dirigeants qui se tiennent dans les chalets.
Mauvaise nouvelle pour Airbus et la gamme A320, après les défaillances du moteur P & W GTF, c’est le motoriste CFM qui peine à obtenir les pièces de ses sous-traitants. Fin juin, Airbus a abaissé son objectif total de livraisons d’avions en 2024 à quelque 770, contre environ 800 précédemment, en raison de difficultés dans ses chaînes d’approvisionnement.
À LIRE AUSSI Les compagnies aériennes calédoniennes en difficultéLa présence française à Farnborough est importante. Le Gifas (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales) réunit trente-six entreprises françaises qui présenteront leur savoir-faire sur le Pavillon France (dix-neuf participants) ou sur leur propre stand.
Airbus est l’exposant leader proposant toutefois une partie limitée de sa gamme avec un A220 aux couleurs de JetBlue, un A320neo Virgin et, bien sûr, la vedette 2024 qu’est le petit long-courrier A321XLR. Sa certification européenne est proche. « Avant l’été », avait annoncé l’EASA, l’agence européenne de sécurité aérienne en charge de la certification avec la FAA, son homologue américaine. Le certificat de type a été remis vendredi 19 juillet par Florian Guillermet, directeur exécutif de l’AESA, à Isabelle Bloy, ingénieure en chef de l’A321XLR. La certification de la version à moteur Pratt & Whitney est prévue plus tard en 2024.
Importante présence militaire américaine
À Farnborough, les présentations en vol de l’A321XLR seront réalisées avec 36 % de SAF, le carburant durable décarbonné. Sa production et sa distribution en quantité seront au centre des discussions entre États, pétroliers, aéroports et compagnies aériennes.
Chez Boeing, on fait profil bas lors de ce FIA 2024. « Nous nous concentrons sur la mise en œuvre de notre plan global de sécurité et de qualité et sur le respect de nos engagements envers nos clients. En gardant ces priorités à l’esprit, nous avons réduit nos expositions d’avions commerciaux et nos démonstrations en vol au salon et nous nous concentrerons sur les nouvelles solutions technologiques, de durabilité, de sécurité et de services », a déclaré le Dr Brendan Nelson AO, président de Boeing Global.
Le salon de Londres est traditionnellement tourné vers l’industrie anglo-saxonne, plus particulièrement de défense. D’où l’importante présence militaire américaine. L’US Air Force, la Navy et l’US Army célébreront le partenariat entre le Royaume-Uni et les États-Unis en exposant de nombreux appareils de leur flotte. Les forces aériennes américaines présenteront ainsi 13 aéronefs parmi lesquels des B52, F-15, F-35, F-16M, F-35A, P-8, CH-47F, AH-64E, UH-60V, C-130J et MQ-9.
« C’est une nouvelle occasion pour l’armée américaine de se réunir avec ses alliés et partenaires du Royaume-Uni et de l’Otan pour présenter les capacités dynamiques de nos différents aéronefs et souligner notre état de préparation collectif », explique le général James B. Hecker, commandant des forces aériennes américaines en Europe et en Afrique.
