La direction de 20 Minutes a annoncé ce jeudi l’arrêt de son format papier à partir de septembre pour se concentrer sur son format numérique. Confrontée à des difficultés financières, la direction a également annoncé la suppression de 56 emplois. Il s’agissait du dernier journal papier distribué gratuitement en France.
Lancé en 2002 par le groupe norvégien Schibsted, ce quotidien délivre l’essentiel de l’information de la journée en un temps de lecture réduit. Depuis cette année, 20 Minutes n’est plus distribué que trois jours par semaine et dans seulement huit villes en France. Pour garantir la gratuité du journal, l’ancien quotidien ne nécessite pas d’abonnements ou d’achat au numéro et se repose uniquement sur les revenus publicitaires.
22 ans d’information gratuite
2002 voit la naissance de Métro, autre quotidien d’information gratuit, un mois avant la création de 20 Minutes. Ces nouveaux arrivants inquiètent à l’époque le reste de la profession qui pointe du doigt la qualité médiocre de l’information et le risque de concurrence déloyale. Mais en 2007, les deux titres sont rejoints sur le marché par MatinPlus (devenu DirectMatin, CNews Matin puis CNews), propriété de Vincent Bolloré.
Ce trio s’installe progressivement dans le paysage médiatique grâce à de l’information très factuelle et synthétique. En 2014, MetroNews diffuse 745 000 exemplaires par jour, 815 000 pour CNews en 2020, mais sont victimes de leur modèle économique et du virage numérique. En 2015, Metro devient un « pure player » (journal uniquement en ligne) et renonce au format papier avant de devenir une filiale de la chaîne de télévision LCI. Vincent Bolloré annonce quant à lui la fin du quotidien CNews le 29 novembre 2021.
20 Minutes, dernier des Mohicans
Le dernier rescapé de la presse gratuite avait réussi à anticiper le virage numérique en lançant, dès 2009, sa première application pour iPhone. En 2012, pour son dixième anniversaire, 20 Minutes atteint une audience record de 4,3 millions de lecteurs par jour. En 2016, le quotidien réunit pas moins de 18,5 millions de fidèles tout support confondu et devient la deuxième marque de presse la plus suivie de France. En comparaison, aujourd’hui, le journal n’est plus tiré qu’à 440 000 exemplaires, selon l’ACPM (Alliance pour les chiffres de la presse et des médias).