Nous ne sommes pas seuls, mais il n’y a pas de quoi se réjouir. Alors que la dette de la France s’envole, le FMI souligne que le montant d’emprunt de tous les pays de la planète devrait dépasser les 100 000 milliards de dollars en 2024. Une somme qui représente 93 % du produit intérieur brut (PIB) mondial.
Dans un rapport repris mardi 15 octobre par Le Figaro, la directrice adjointe du département des affaires budgétaires de l’institution, Era Dabla-Norris, indique qu’« il y a de bonnes raisons de penser que la situation est même pire qu’attendu ». « L’augmentation des dépenses publiques, des projections de dettes trop optimistes et des dettes non identifiées » sont à l’origine de l’augmentation de ce montant.
Les dettes dites « cachées », liées aux entreprises publiques, pèsent lourd dans la balance. D’après le FMI, 40 % d’entre elles sont la conséquence d’imprévus, ce qui contribue à alourdir l’ardoise publique de 1 à 1,5 % de dette par rapport au PIB par an en moyenne en période de crise. Entre 2019 et 2024, le poids de la dette par rapport au PIB au niveau mondial a ainsi gonflé de 83 à 93 %. Et les projections du FMI estiment que la dette devrait même atteindre 100 % de la production de richesse planétaire en 2030, voire 115 % dans les trois ans à venir, selon les prévisions pessimistes.
Les États-Unis premiers endettés mondiaux
Les États-Unis sont les plus gros contributeurs à l’échelle de la planète, avec une dette qui dépasse les 34 000 milliards de dollars. Cette somme représente 125 % de la production annuelle de richesse du pays. Derrière eux, l’endettement de la Chine continue aussi d’augmenter, et équivalait à 83 % du PIB national en 2023, contre 77 % en 2022, alors que son montant était déjà de plus de 12 700 milliards de dollars.
À titre de comparaison, l’Insee chiffrait à 3 228 milliards d’euros – soit 3 515 milliards de dollars le montant de la dette française fin septembre dernier. Plus que le montant, c’est la trajectoire des finances publiques qui inquiète chez nous, avec un creusement du déficit annoncé à plus de 6 % du PIB en 2024 et qui a exhorté le gouvernement de Michel Barnier à présenter un budget d’économies massives de 60 milliards d’euros pour 2025.
