les fabricants de médaille poursuivent leur grève

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Les médailles des athlètes seront-elles prêtes à temps pour les Jeux olympiques ? C’est tout l’enjeu du bras de fer qui oppose actuellement les grévistes de la Monnaie de Paris, chargés de la fabrication des médailles, et la direction. Ces derniers sont en grève depuis quinze jours, à l’appel de la CGT-Paris et de l’UGICT-CGT. Ils réclament des augmentations de salaire et considèrent que la proposition de la direction dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO) est insuffisante.

« Reconnaître le surplus de travail »

La direction propose 4,5 % d’augmentation pour les salariés gagnant moins de 28 000 euros par an, puis un pourcentage dégressif qui tombe à 1,5 % pour ceux gagnant entre 42 000 et 48 000 euros. En moyenne, les ouvriers et les employés contractuels de la Monnaie de Paris sont rémunérés entre 30 000 et 35 000 euros brut, estime un élu. Trois syndicats sur cinq ont signé cette proposition, mais ils ne représentent que 48 % des salariés.À LIRE AUSSI Jeux olympiques 2024 : comment les syndicats font monter les enchères

« 1 % c’est presque rien », dénoncent les syndicalistes de la CGT qui estiment que cela reviendrait à une augmentation « de 50 euros net » par mois. Après quelques semaines d’un mouvement social qui reste minoritaire – une cinquantaine de personnes y prennent part sur environ 430 salariés – la direction a concédé une prime de partage de la valeur de 400 euros brut, qui serait versée en octobre. Mais il s’agit « d’une avance » déduite de la prime d’intéressement, qui peut être versée aux salariés en fonction des résultats de l’entreprise, dénonce la CGT, qui fustige « une mascarade ».

La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, est venue, ce lundi 8 avril, donner de la force au mouvement. « On a une direction qui a accordé des augmentations de salaires plus faibles que l’inflation. Il faut reconnaître le surplus de travail réalisé pour les Jeux olympiques », a-t-elle déclaré devant le siège de la Monnaie de Paris, sous un concert de klaxons, encouragé par une pancarte « Klaxonnez, merci ».

Profiter de la situation

Les élus réclament une prime de 1 450 euros pour les salaires en dessous de 48 000 euros. « En Île-de-France, les temps sont durs avec l’inflation, les prix des loyers, les tarifs de l’énergie », justifie Gilles Sorieul, secrétaire du CSE à la Monnaie de Paris.

À quelques mois des Jeux olympiques, il conteste tout « chantage » et volonté de mettre en péril la fabrication des médailles. « On ne le souhaite pas. Pour nous, c’est une fierté de pouvoir fabriquer des pièces rares, c’est important et on ne le verra qu’une fois dans notre vie. On a envie de le faire, mais pas à n’importe quel prix », affirme l’élu.

Ces 5 084 médailles, imaginées par la Maison Chaumet, joaillerie du groupe LVMH, comprennent un morceau de fer provenant de la tour Eiffel. Issus des éléments métalliques retirés lors des périodes de restauration, ils seront taillés pour constituer le « cœur de la médaille », en forme d’hexagone.

Sophie Binet doit s’entretenir, mardi soir, avec le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. « Si les choses ne sont pas réglées d’ici à ce [lundi] soir, évidemment que je l’aborderai avec le ministre », a-t-elle lancé, comme un avertissement.

À l’approche des jeux, des préavis de grève ont déjà été déposés par la CGT RATP ou SUD Solidaires chez les pompiers pendant la période des Olympiades, du 26 juillet au 11 août. Certains syndicats entendent bien profiter de la situation pour faire valoir leurs revendications.


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