Home Finance Malgré le chaos budgétaire, réformer les retraites demeure impopulaire

Malgré le chaos budgétaire, réformer les retraites demeure impopulaire

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Selon un sondage exclusif Cluster17 pour Le Point, réalisé du 20 au 22 octobre 2024 auprès d’un échantillon de 1 400 personnes représentatives de la population française adulte, l’opposition à la réforme des retraites de 2023 reste majoritaire dans l’opinion publique, compromettant les efforts de modernisation du système de retraite français. Petit rappel : ce texte porté par Élisabeth Borne, alors Première ministre, a débouché sur le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans. Cela place néanmoins la France en position généreuse par rapport à ses partenaires européens. Soit.

Plus d’un an après l’adoption de ce texte, 61 % des Français se disent favorables à l’abrogation de cette réforme, contre 27 % qui souhaitent son maintien. « La proportion reste peu ou prou la même que lors de son adoption », souligne Cluster17. Fait notable : même au sein de l’électorat du président de la République Emmanuel Macron, 35 % des sondés soutiennent son abrogation. « L’espace des droites est clivé avec 61 % d’électeurs de Marine Le Pen qui souhaitent cette réforme enterrée contre 22 % des électeurs de Valérie Pécresse. »

Cadres et ouvriers ne sont pas sur la même ligne

Ce rejet persistant illustre la difficulté à faire accepter les ajustements nécessaires face au vieillissement démographique. Seuls 26 % des Français soutiennent un départ à 64 ans ou plus, tandis que 66 % préfèrent un retour à 62 ans, voire 60 ans. 35 % des sondés souhaitent revenir à 62 ans ; 31 %, à 60 ans !

Les cadres et professions intellectuelles supérieures se montrent plus réceptifs aux enjeux budgétaires – 31 % des sondés de cette catégorie indiquent en effet que 64 ans ou plus est le bon âge de départ à la retraite. À l’inverse, dans les rangs des ouvriers, la réticence est particulièrement forte – 54 % souhaitent un retour à 60 ans, voire moins. Rappelons que le poste des retraites est celui qui pèse le plus dans nos comptes publics, avec les dépenses de santé.

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D’après le sondage de Cluster17, le projet de loi d’abrogation déposé par le Rassemblement national reçoit un soutien significatif, y compris à gauche. 57 % des sondés approuvent l’idée que le Nouveau Front populaire vote ce texte avec le RN, révélant un certain pragmatisme électoral tout en remettant en question la cohérence des positions politiques.

Les résultats de cette enquête soulignent l’échec de la pédagogie autour des enjeux de la réforme des retraites et mettent en lumière un décalage préoccupant entre les nécessités économiques et les aspirations sociales. Les « centristes » et les « libéraux », qui représentent respectivement 7 % et 6 % de la population, apparaissent comme les seuls groupes à avoir pleinement intégré les enjeux de soutenabilité du système, avec respectivement 64 % et 85 % de personnes favorables à un départ à 64 ans ou plus.


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