Home Finance Même avec les aides, les entreprises françaises payent beaucoup d’impôts

Même avec les aides, les entreprises françaises payent beaucoup d’impôts

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Les entreprises françaises sont-elles trop ou pas assez taxées ? Alors qu’un nouveau coup de bambou fiscal plane sur elles dans le cadre du projet de loi de finances 2025, qui sera présenté jeudi prochain, le débat est relancé.

D’un côté, certains plaident pour une diminution de leur fiscalité pour les rendre plus compétitives dans le cadre d’une économie mondialisée. D’autres assurent qu’en prenant en compte les réductions d’impôts et de cotisations sociales, ainsi que les aides et subventions publiques, elles ne s’en sortent pas si mal et qu’on pourrait donc augmenter la fiscalité ou supprimer ces dépenses de soutien.

Pour donner du grain à moudre à ce débat, l’économiste Éric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of management, s’est livré dans une note à un petit calcul à l’aide des données des comptes nationaux de 2022 (les plus récentes) afin de comparer la pression fiscale et sociale nette sur les entreprises en France par rapport à nos voisins européens.

La France, deuxième derrière la Suède

Résultat, même en prenant en compte les différentes baisses de taxes et les coups de pouce publics, le poids des prélèvements fiscaux et sociaux sur la valeur ajoutée nette (c’est-à-dire diminuée de l’amortissement des investissements) est plus important en France que chez la plupart de nos voisins. Seule la Suède (28,37 %) est devant nous. En France, ce taux s’établissait à 28,12 % en 2022, contre 16,08 % en Allemagne ou 20,86 % en Italie.

« Le raisonnement selon lequel les entreprises ont eu droit à trop de cadeaux et qu’il suffirait de revenir dessus pour résoudre le problème du déficit, sans conséquence sur l’investissement, l’attractivité et l’emploi, est beaucoup trop simpliste, si l’on regarde ces chiffres, ou la rentabilité moyenne des entreprises, qui est également bien inférieure à celle de nos voisins », analyse Éric Dor. 

Pour l’économiste, qui juge « inquiétant » le projet du gouvernement, il ne faut pas toucher de manière globale aux impôts des sociétés. « Mais c’est un raisonnement macroéconomique : cela n’interdit pas d’aller voir d’un peu plus près si certains secteurs ou certaines entreprises ne peuvent pas être mis à contribution », poursuit-il. Le gouvernement Barnier souhaite mettre en place une contribution exceptionnelle des entreprises réalisant un chiffre d’affaires de plus d’un milliard d’euros, qui prendra la forme d’une surtaxe de leur impôt sur les sociétés.


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