Après le retour de la croissance post-Covid, l’heure est revenue aux fusions-acquisitions dans le secteur aérien. Pour le groupe Lufthansa, la consolidation pourrait se traduire par la prise de 41 % d’ITA Airways, l’ex-Alitalia, disputée un temps à Air France-KLM. La compagnie allemande a obtenu le feu vert de la Commission européenne pour entériner l’accord signé en mai dernier avec le gouvernement italien. Un montant de 325 millions d’euros a été apporté pour le rachat de 41 % du capital du transporteur transalpin jusqu’ici public. Cette participation pourrait monter à terme à 90 % – Rome gardant un droit de regard.
De son côté, Air France-KLM, dirigé par Ben Smith, repart également à l’offensive. Le transporteur va devenir actionnaire en Scandinavie, de la société, en prenant une participation de 19,9 % pour un montant de 144,5 millions de dollars. C’est la plus importante opération de croissance externe réalisée par Air France-KLM depuis le rachat de KLM par le groupe Air France, en 2003.
À LIRE AUSSI Ben Smith : « En France, on a beaucoup de réunions et c’est frustrant » SAS, entreprise encore déficitaire, va quitter Star Alliance, dont elle est membre fondateur, et rejoindre SkyTeam, le 1er septembre. Ces accords de partage de codes et de commercialisation interlignes avec la compagnie scandinave tendent à orienter les passagers vers des correspondances à Amsterdam (avec KLM) ou à Roissy-CDG (avec Air France) au lieu d’aller à Bruxelles, Francfort, Munich ou Zurich, les hubs du groupe Lufthansa. Pour augmenter sa participation dans SAS, envisagée d’ici à deux ans, le groupe Air France-KLM devra obtenir l’aval de la Commission européenne afin d’éviter toute distorsion de concurrence risquant de pénaliser les passagers.
IAG renonce à Air Europa
Ainsi, les clients d’Air France et de KLM auront accès à 33 destinations en Europe du Nord via les hubs de SAS à Copenhague, Oslo et Stockholm, tandis que les clients de SAS auront accès à 33 destinations en Europe via les hubs d’Air France et de KLM à Paris-Charles de Gaulle et d’Amsterdam Schiphol. Air France et KLM assurent jusqu’à 200 vols par semaine entre leurs hubs (Paris-Charles de Gaulle et Amsterdam-Schiphol) et ceux de SAS à Copenhague, Oslo et Stockholm. SAS assure actuellement jusqu’à 44 vols par semaine vers Paris-Charles de Gaulle au départ de Copenhague, Oslo et Stockholm, et 65 vers l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol. Ces accords prévoient également la réciprocité des avantages liés aux programmes de fidélité. Ils entreront en vigueur dimanche 1er septembre 2024.
À LIRE AUSSI Air France : cinq questions autour du transfert d’Orly à Roissy-CDGIAG, l’autre grand groupe européen reposant sur British Airways et Iberia, a renoncé à prendre le contrôle de l’espagnole Air Europa « dans le contexte réglementaire actuel, il ne serait pas dans l’intérêt des actionnaires de poursuivre la transaction », indique IAG dans un communiqué qui limite sa participation à 20 %. Le prix d’achat d’Air Europa au regard de sa situation financière était vraisemblablement trop élevé. La compagnie avait contracté 475 millions d’euros de prêt en 2020 pour un premier véritable bénéfice de 165 millions d’euros en 2023. Autre compagnie « sur le marché », TAP Air Portugal, un fleuron de Star Alliance, intéresse aussi Air France-KLM. L’opération pourra intervenir quand la Lusitanienne sera privatisée.