Emmanuel Macron, paraît-il, est un homme qui aime aller vite. La preuve suprême ? Son accession, sans CV politique à rallonge, à l’Élysée, en 2017. Il était alors un fringant trentenaire, présenté comme le Mozart de la finance, issu des rangs de la prestigieuse Inspection des finances et passé par le ministère de l’Économie.
Lorsqu’il s’est assis la première fois dans le fauteuil de président de la République, ce Macron-là avait des ambitions de modernisation pour la France ainsi qu’une dette publique léguée par ses prédécesseurs à manœuvrer pour les atteindre. Son montant au troisième trimestre 2017 ? Déjà astronomique : près de 2 280,2 milliards, selon les dernières données de l’Insee. Fin 2023, elle s’élevait à 3 101,2 milliards. Soit 821 milliards supplémentaires.
Bien sûr, il y a eu la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid, la crise énergétique, les conséquences de la guerre en Ukraine… Mais il y a eu surtout cette incroyable facilité de la part de notre président à détacher des chèques à chaque odeur de conflit social. Pêle-mêle : 17 milliards d’euros pour financer les mesures Gilets jaunes, 2 milliards d’euros pour le plan vélo, 9 milliards d’euros pour le Ségur de la santé, etc. À ce rythme de générosité (avec notre argent !), le président de la République, qui est heureux d’accueillir les Jeux olympiques cet été, devrait décrocher très vite un record. À lui, la médaille des 1 000 milliards de dette. Du jamais-vu pour un chef de l’État français. Autrement dit, il est à l’origine de plus d’un tiers de notre dette.
Trois hypothèses étudiées
Cette triste performance devrait être vraisemblablement réalisée dès l’année prochaine. Le Point a demandé à l’Institut économique Molinari, un think tank libéral, de nous dessiner les possibles scénarios. Trois hypothèses ont été étudiées.
- Selon notre première projection, si la dette augmente de 43,8 milliards par trimestre, soit la moyenne constatée depuis la crise du Covid en 2020, le seuil des 1 000 milliards serait atteint en janvier 2025.
- Selon notre deuxième projection, si la dette augmente de 31,6 milliards par trimestre, soit la moyenne constatée depuis l’élection de Macron en 2017, le seuil des 1 000 milliards serait atteint en juin 2025.
- Selon notre troisième projection, si la dette augmente de 14,9 milliards par trimestre, soit la moyenne constatée entre le début de l’ère Macron et le début de la crise du Covid, le seuil des 1 000 milliards serait atteint en janvier 2027.
Ainsi, quel que soit le scénario retenu, il quittera la présidence en 2027 en ayant atteint ce désolant et vertigineux résultat. À ce stade, aucune réforme structurelle n’a été annoncée par le président pour redonner de l’air à nos comptes publics.
