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A Paris, une conférence pour faire sortir de l’oubli la guerre civile au Soudan

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Aucun des deux camps belligérants n’était représenté. A défaut d’une percée diplomatique, la conférence sur le Soudan réunie lundi 15 avril à Paris, un an après le début de la guerre civile qui déchire ce pays de la Corne de l’Afrique, s’est surtout attachée à répondre à l’urgence humanitaire. Près de soixante pays, l’ONU, et de nombreuses agences internationales ont cherché à unir leurs efforts, à l’invitation de la France, de l’Allemagne et de l’Union européenne, tandis que les combats font rage entre l’armée soudanaise, loyale à son chef Abdel Fattah Al-Bourhane, et les paramilitaires dissidents des Forces de soutien rapide dirigés par l’ancien adjoint de celui-ci : Mohamed Hamdane Daglo, dit « Hemetti ».

En fin de journée, plus de deux milliards de dollars (1,9 milliard d’euros) ont été rassemblés, a annoncé Emmanuel Macron, soit la moitié des besoins chiffrés par les Nations unies, un an jour pour jour après le début du conflit. La France va doubler son aide cette année, pour la porter à 110 millions d’euros. L’Allemagne a promis 244 millions, les Etats-Unis 138 millions, et l’Union européenne 355 millions. Il s’agit « de répondre aux besoins les plus urgents dans les secteurs de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, de la santé, de l’eau, de l’assainissement, de l’éducation, de la protection des plus vulnérables », a précisé Emmanuel Macron.

La situation est catastrophique, et la réponse de la communauté internationale, jusqu’ici très timide, voire « honteuse » selon les ONG, ne correspondait qu’à 5 % à peine des besoins identifiés. « On observe une lassitude des grands donateurs, en raison de la multiplication des crises, de la guerre en Ukraine, de celle de Gaza qui captent une bonne partie de l’aide humanitaire, sur fond de repli isolationniste dans certains pays, comme les Etats-Unis », regrette Abdallah Al Dardari, le directeur du Bureau régional pour les Etats arabes du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). L’objectif était donc de braquer les projecteurs sur cette « guerre oubliée », même si, sur le plan médiatique, la conférence est restée lundi dans l’ombre des événements survenus pendant le week-end entre l’Iran et Israël.

« Parvenir à un cessez-le-feu »

« Depuis un an, les Soudanais sont victimes d’une guerre terrible », a déploré le ministre français des affaires étrangères Stéphane Séjourné, à l’ouverture des travaux, tandis que son homologue allemande Annalena Baerbock, appelait à « agir de concert pour amener les belligérants à la table de négociation et parvenir à un cessez-le-feu ». La guerre a poussé dix-huit millions de personnes au bord de la famine, provoqué des déplacements massifs de population, dans le pays et vers des voisins vulnérables, comme le Tchad et le Soudan du Sud. Elle a déclenché des massacres ethniques et des violences sexuelles dans la région du Darfour, à l’ouest du pays. Lors d’une intervention en visioconférence, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a pointé de probables « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité » commis par les deux camps.

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