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Au Niger, une importante délégation turque pour renforcer la coopération militaire

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Une importante délégation turque était en visite mercredi 17 juillet au Niger pour renforcer la coopération militaire avec le régime arrivé au pouvoir par un putsch il y a près d’un an, un nouveau partenaire important pour Niamey qui a tourné le dos aux puissances occidentales.

Cette délégation était menée par Hakan Fidan, ministre des affaires étrangères, accompagné des ministres de la défense, de l’énergie et du chef des renseignements. Ils ont été reçus par le général Abdourahamane Tiani, arrivé au pouvoir par un putsch il y a près d’un an.

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« Nous avons discuté avec le Niger de ce qui peut être fait pour améliorer l’industrie de défense et le renseignement dans le cadre de la lutte contre le terrorisme (…), principale source d’instabilité au Sahel », a déclaré M. Fidan à la presse à Niamey. « La paix, la sécurité et la stabilité en Afrique font partie de nos priorités », a poursuivi le ministre.

La Turquie fait partie des partenaires vers lesquels s’est tourné le régime militaire de Niamey depuis le coup d’Etat, avec la Russie ou l’Iran. Niamey a remis à plat ses partenariats internationaux et notamment chassé de son sol les soldats français déployés pour la lutte antidjihadiste fin 2023 et américains d’ici à septembre. L’Allemagne a, quant à elle, annoncé mettre fin à sa coopération militaire fin août, faute de « fiabilité » dans les relations avec Niamey.

« Dynamisme de la coopération »

Le premier ministre nigérien, Ali Mahaman Lamine Zeine, s’est de son côté félicité mercredi « du dynamisme de la coopération avec la Turquie, en particulier dans le domaine de la défense ». « Le défi [sécuritaire] qui nous est imposé exige que nous ayons tous les moyens nécessaires pour assurer notre défense et nous savons que vous êtes en mesure de nous l’assurer », a-t-il ajouté à la télévision publique.

La Turquie est réputée pour ses drones de combat Bayraktar devenus des pièces maîtresses des armées du Mali et du Burkina Faso, deux pays alliés de Niamey, eux aussi gouvernés par des juntes militaires et confrontés aux violences djihadistes.

Sept civils ont été tués cette semaine dans un village de la vaste région de Tillabéri, dans l’ouest du Niger près du Burkina Faso, a annoncé l’armée mercredi soir. C’est dans cette même zone que vingt militaires étaient morts le 25 juin dans une attaque de groupes armés djihadistes.

Si les relations entre Niamey et les chancelleries occidentales sont tumultueuses depuis le coup d’Etat, l’aide internationale n’a pas été totalement coupée. La France, l’Allemagne, l’Union européenne et les Etats-Unis ont suspendu un certain nombre de programmes d’aide, demandant notamment au Niger de libérer le président Mohamed Bazoum renversé lors du coup d’Etat du 26 juillet 2023 et retenu prisonnier depuis.

Brouille avec le Bénin

Mais le FMI continue d’apporter de l’aide au Niger et a annoncé mercredi le versement immédiat de 70 millions de dollars dans le cadre de plusieurs programmes en cours. « L’économie nigérienne a été très affectée par l’instabilité politique et les sanctions consécutives à la prise de pouvoir par l’armée en juillet 2023. Néanmoins, les perspectives à court et moyen terme se sont améliorées, entre la levée des sanctions, l’exportation de pétrole et l’amélioration de la production agricole », a souligné la directrice générale adjointe du FMI, Antoinette Sayeh, citée dans le communiqué.

Le Niger a été placé pendant plusieurs mois après le coup d’Etat sous sanctions par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), levées en février. Il reste toutefois brouillé avec le Bénin voisin avec lequel il refuse de rouvrir sa frontière, accusant Cotonou d’héberger des « bases françaises » visant à le déstabiliser. Le Bénin et la France nient ces accusations.

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La dispute entre les deux pays gèle la sortie du pétrole nigérien qui doit être écoulé via un oléoduc jusqu’au port de Sèmè-Podji, au Bénin. Après avoir suspendu également ses décaissements, la Banque mondiale a annoncé mi-mai une reprise du financement de plusieurs projets dans le pays.

Le Monde avec AFP

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