Au Togo, le journaliste Apollinaire Mewenemesse remis en liberté

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Au Togo, un journaliste écroué depuis le 28 mars à la suite de la publication d’un article sur la mort d’un proche du président, Faure Gnassingbé, a été remis en liberté mardi 9 avril, a rapporté son avocat à l’Agence France-Presse. « Apollinaire Mewenemesse est mis en liberté sous contrôle judiciaire. Nous avons introduit une demande de mise en liberté ce jour [mardi] après son interrogatoire », a déclaré Darius Kokou Atsoo.

Apollinaire Mewenemesse, 71 ans, directeur de publication du journal La Dépêche, était poursuivi pour sept chefs d’inculpation, dont « conception et publication de nouvelles fausses » aux fins d’inciter « la population ou l’armée à se soulever contre l’Etat », « apologie contre la défense nationale et la sécurité de l’Etat », « publication par voie de presse écrite d’un écrit ayant porté atteinte à l’honneur, à la dignité et à la considération du président de la République ». Reporters sans frontières (RSF) avait dénoncé une « décision disproportionnée » et exigé la « libération immédiate » du journaliste.

Le journal La Dépêche avait été suspendu le 4 mars pour trois mois par la Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) pour « incitation à la haine tribale », « appel à l’affrontement ethnique entre officiers dans l’armée » et « incitation à la révolte populaire » après la publication d’un article intitulé « L’assassinat crapuleux du colonel Madjoulba. Et si le général Félix Kadangha Abalo était le capitaine Dreyfus du Togo ? ».

Le colonel Bitala Madjoulba, commandant du 1er bataillon d’intervention rapide (BIR), avait été retrouvé mort dans son bureau le 4 mai 2020, au lendemain de l’investiture du président Gnassingbé. L’autopsie du corps avait révélé une blessure par balle. Ce militaire à la prestigieuse carrière faisait partie du cercle restreint du chef de l’Etat. Sa mort avait fait grand bruit au Togo et, en novembre 2023, cinq militaires, dont un général, ont été condamnés à des peines allant de cinq à vingt ans de prison.

Deux journalistes togolais ont été écroués pendant dix-huit jours en novembre pour « diffamation » envers le ministre de l’urbanisme, Kodjo Adedze. En mars 2023, deux autres journalistes ont été condamnés par contumace à trois ans de prison par le tribunal de grande instance de Lomé pour « outrage à l’autorité » et « propagation de propos mensongers sur les réseaux sociaux » à la suite de plaintes de deux ministres, dont M. Adedze.

Le Monde avec AFP

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