Une nouvelle série d’attaques des Forces démocratiques alliées (ADF), des rebelles affiliés au groupe Etat islamique (EI), a fait plusieurs dizaines de morts cette semaine dans la région de Beni, dans la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo.
Treize personnes − sept hommes et six femmes − ont été tuées lors de la dernière attaque menée jeudi dans trois villages a déclaré, vendredi 7 juin, à l’Agence France-Presse (AFP) Kinos Katuo, président de la société civile de la localité de Mamove où ont eu lieu les attaques. « Plusieurs autres [personnes] sont portées disparues », a-t-il précisé.
Avant cela, au cours d’incursions menées mardi, les ADF ont tué 39 personnes dans trois autres villages du Nord-Kivu, a déclaré de son côté à l’AFP Léon Siviwe, un responsable administratif de Beni.
« Le bilan pourrait s’alourdir à mesure que les recherches se poursuivent, la population locale fuit et se dirige vers des zones soi-disant sécurisées », a déclaré M. Siviwe qui a ajouté que plusieurs motos et maisons avaient également été endommagées lors de l’attaque.
Fuite de la population
Les habitants d’un autre village fuient leur foyer, les rebelles des ADF se trouvant à environ sept kilomètres de chez eux, a déclaré de son côté à l’AFP John Bwanakawa, président de la société civile de Cantine. Environ 85 % de la population de ce village est partie vers des villes voisines, pour se réfugier notamment à Beni, a-t-il expliqué.
Les ADF, à l’origine des rebelles ougandais majoritairement musulmans, sont implantés depuis le milieu des années 1990 dans l’est de la RDC, où ils ont tué des milliers de civils. Ils ont prêté allégeance en 2019 à l’EI, qui les présente comme sa « province d’Afrique centrale » (Iscap, acronyme anglais), et sont aussi accusés de récentes attaques sur le sol ougandais.
Fin 2021, Kampala et Kinshasa ont lancé contre eux une opération militaire conjointe, baptisée « Shujaa », sans parvenir jusqu’à présent à mettre fin à leurs exactions.