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En Afrique subsaharienne, plus de 79 millions de femmes victimes de violences sexuelles

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Plus d’une femme sur cinq (22 %) vivant en Afrique subsaharienne a été victime d’une agression sexuelle ou d’un viol avant l’âge de 18 ans, selon des données inédites publiées jeudi par l’Unicef (Fonds des nations unies pour l’enfance). Il s’agit d’une des régions du monde les plus touchées par ces violences, seule l’Océanie affiche des chiffres plus élevés, avec 34 % des femmes concernées. Au total, plus de 79 millions de femmes et de filles ont été victimes de viols et d’agressions sexuelles en Afrique subsaharienne, qui représente les trois quarts du continent africain, soit quarante-huit pays.

A l’échelle mondiale, 370 millions de filles et de femmes ont été victimes de violences sexuelles, selon l’Unicef. « La violence sexuelle sur les enfants est une tache sur notre conscience morale », déplore la directrice générale de l’Unicef, Catherine Russell, dans un communiqué.

C’est la première fois que l’organisation publie de telles statistiques, qui compilent des données nationales et celles de programmes d’enquête internationaux entre 2010 et 2022, explique à l’Agence France-Presse (AFP) Claudia Cappa, statisticienne en chef de l’organisation. Il subsiste néanmoins d’inévitables lacunes dans les données, ainsi que des sous-estimations dans certains pays.

Une arme de guerre

« Nous connaissons les limites, mais nous voulions aussi donner enfin de la visibilité à ce problème à travers des chiffres », déclare-t-elle. « C’est terrifiant », souligne Nankali Maksud, spécialiste de la violence envers les enfants pour l’Unicef, installée à Nairobi (Kenya).

« Ce sont des générations de traumatismes », avec d’importantes conséquences sur le développement, ajoute-t-elle. « Nous déployons beaucoup d’énergie pour pousser les filles à aller à l’école, mais une fille qui a été violée ou qui a été victime d’une agression sexuelle n’est pas capable d’apprendre. » « Nous sommes témoins d’horribles violences sexuelles dans les zones de conflit, où le viol et la violence sexiste sont souvent utilisés comme armes de guerre », ajoute Mme Russell.

Les agences humanitaires au Soudan ont notamment mis en garde contre les risques que représente le conflit en cours pour les filles et les femmes. Selon l’organisation Human Rights Watch (HRW), il est en outre difficile d’évaluer l’ampleur des violences sexuelles, en raison de la réticence des victimes à témoigner, par crainte d’être stigmatisées.

Le Monde avec AFP

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