Chaque vendredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, place au « zangoma rock » du Comorien Eliasse, au « maloya gazé » des Réunionnais de Grèn Sémé et au « folk progressif » des Malgaches de Reko Band.
« Nduzangu », d’Eliasse (feat. Lisa Ducasse)
Du « zangoma rock » : c’est ainsi que le guitariste, percussionniste et chanteur comorien Eliasse définit sa musique, en référence au concept créé par son mentor, le musicien mahorais Baco Mourchid, pour définir la rencontre entre la musique occidentale et les traditions de l’archipel. Son troisième album, simplement intitulé Zangoma et paru mi-avril, fusionne donc le rock, le blues et le folk avec les rythmes locaux que sont le twarab, le mgodro ou le shigoma.
Accompagné du batteur Fred Girard et du bassiste Jérémy Ortal, l’artiste né sur l’île de Grande Comore à la fin des années 1970 évoque des thèmes comme la corruption, l’exil ou la douloureuse séparation avec Mayotte, mais aussi, dans un duo avec la poétesse mauricienne Lisa Ducasse, l’amour et la complexité des liens humains.
« Maloya Gazé », de Grèn Sémé
On connaissait le maloya, cette musique typique de l’île française de La Réunion, héritée du métissage culturel entre esclaves africains, engagés indiens et « petits Blancs ». Voici le maloya « gazé » – c’est-à-dire « fou », en créole –, revisité par le groupe Grèn Sémé dans son nouvel EP, Maloya Gazé.
Sorti début avril, celui-ci comporte trois nouveaux titres enregistrés en marge du précédent album du quintet, Zamroza (2022), dans lesquels les rythmes ternaires de l’océan Indien se mêlent à des sonorités électroniques et à la poésie du chanteur et leader du groupe, Carlo De Sacco. S’y ajoutent trois remix des mêmes morceaux, signés du groupe lyonnais d’afrodisco Voilaaa, de la DJ et productrice belge La Dame et du groupe sénégalais d’« électro-sabar » Guiss Guiss Bou Bess.
« Rotoroto », de Reko Band
Enfin, direction Madagascar, une île davantage connue pour le rock local que pour son « folk progressif ». C’est pourtant sous cette étiquette que Reko Band, un groupe fondé en 2017 par Fy Rasolofoniaina (guitare acoustique et lead vocal), Princia Razakamahefa (guitare électrique), Zazah Maminiavo (batterie) et Diary Razafimamonjiraibe (basse), a fait paraître, en 2023, son premier album, Misia.
Celui-ci a été suivi fin mars par le single Rotoroto, dans lequel le quatuor exhorte les auditeurs à « profiter du présent et donner la priorité à ce qui compte vraiment ». « Nous avons pour ambition de véhiculer des messages sincères, profonds et authentiques qui touchent le cœur et l’âme, pour inspirer ceux qui les écoutent », a-t-il confié au quotidien L’Express de Madagascar.
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