Chaque vendredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, direction Londres et Lagos avec les nouveaux disques de Kokoroko, de Seun Kuti et d’Ezra Collective.
« Three Piece Suit », de Kokoroko (feat. Azekel)
C’est une invitation à la nostalgie que nous propose le groupe britannique Kokoroko dans Three Piece Suit, un morceau extrait de Get the Message, son EP de quatre titres paru vendredi 1er novembre. « Nous avons écrit la chanson en pensant à nos grands-pères [nigérians] arrivant à Londres et à la façon dont ils se comportaient et s’habillaient dans les années 1960, explique le percussionniste Onome Edgeworth. Ils faisaient partie d’une génération élégante qui a semé les graines des mondes que nous construisons aujourd’hui. »
Dans ce legs figure bien sûr l’héritage musical ouest-africain que le collectif mené par la trompettiste Sheila Maurice-Grey fait vivre dans son jazz mâtiné d’afrobeat. On ne s’en lasse pas.
« Stand Well Well », de Seun Kuti & Egypt 80
Lui aussi a de qui tenir : plus jeune fils de Fela Kuti, le Nigérian Seun Kuti a repris à la mort de son père, en 1997, le groupe Egypt 80, avec lequel il a sorti début octobre un opus intitulé Heavier Yet (Lays The Crownless Head). Au fil de six longs morceaux, il y renouvelle le genre de l’afrobeat, aidé notamment par la légende du rock Lenny Kravitz, producteur de l’album.
Pour Stand Well Well, il s’est inspiré du roman d’anticipation Le Meilleur des mondes (1932), du Britannique Aldous Huxley. « Dans le monde d’aujourd’hui, tout se ressemble, tout le monde aime les mêmes choses, fait les mêmes choses », précise l’artiste, qui a invité sur son disque la rappeuse zambienne Sampa The Great et un autre héritier, Damian Marley, fils de Bob.
« Streets is Calling », d’Ezra Collective (feat. M. anifest & Moonchild Sanelly)
Retour à Londres avec Ezra Collective, une formation de cinq membres qui, comme Kokoroko, marie afrojazz et afrobeat sans se limiter à ces deux genres. En témoigne l’album Dance, No One’s Watching, paru fin septembre.
Une ode à la liberté et au lâcher-prise que le batteur et leader du groupe, Femi Koleoso, résume ainsi : « Ce disque dit que vous pouvez être qui vous voulez, indépendamment de ce qui vous entoure, de ce que les gens racontent, parce qu’au fond personne ne vous regarde. Ne laissez pas le point de vue de quelqu’un d’autre voler votre joie. » Sur le morceau Streets is Calling, le collectif a fait appel à deux artistes africains, le Ghanéen M. anifest et la Sud-Africaine Moonchild Sanelly. Alors on danse ?
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