Le Conseil constitutionnel du Sénégal a validé la large victoire aux élections législatives du parti au pouvoir, qui a désormais la majorité nécessaire pour appliquer son programme de rupture, dans une décision publiée mercredi 27 novembre. Ces résultats définitifs confirment le raz-de-marée électoral du Pastef, au pouvoir depuis l’élection présidentielle de mars, et de son président et tête de liste, le premier ministre, Ousmane Sonko, avec 130 sièges sur 165.
C’est l’une des majorités les plus massives en nombre de sièges jamais obtenues par un seul parti aux législatives. Le Parti socialiste avait gagné 103 mandats sur 120 en 1988 sous Abdou Diouf. De fortes majorités ont émergé d’autres élections parlementaires, comme en 2012, mais dans des coalitions.
Les résultats publiés par le Conseil constitutionnel confirment également la déroute de l’opposition : la coalition de l’ancien président Macky Sall se contente de 16 sièges, celle de l’ancien premier ministre Amadou Ba de 7, celle du maire de Dakar, Barthélémy Dias, de 3. Le candidat indépendant Tahirou Sarr, qui a bâti sa campagne sur un discours nationaliste, a obtenu un siège. Il s’est notamment fait remarquer par des attaques contre les communautés guinéenne et libanaise.
La majorité absolue du Pastef devrait favoriser la mise en œuvre par l’exécutif du projet qui l’a porté au pouvoir il y a huit mois. Après trois années de crise économique et politique, Bassirou Diomaye Faye a été élu dès le premier tour de la présidentielle en mars, porté par l’aspiration au changement d’une population dont la moitié a moins de 19 ans. Lui et le premier ministre, Ousmane Sonko, son mentor qui aurait été à sa place si sa candidature n’avait été invalidée, ont mené pendant des mois une cohabitation conflictuelle avec une Assemblée nationale issue des législatives de 2022 et toujours dominée par l’ancienne majorité.