L’armée du Niger a annoncé la création d’une « force de protection », contre les attaques « terroristes » sur les sites « stratégiques », notamment les mines d’uranium et les puits pétroliers de ce pays qui combat depuis 2015 les violences djihadistes.
Ce « commandement des forces pour la protection et le développement » vise à « mieux garantir la protection des sites et installations stratégiques », a expliqué mardi soir 4 juin à la télévision le colonel Mounkaila Sofiani, le directeur des études stratégiques au ministère nigérien de la défense.
« Il s’agit de prévenir les actes de sabotage, les attaques terroristes et toutes autres menaces sécuritaires sur les sites d’intérêt stratégique », a-t-il précisé. Cette force doit répondre « aux besoins pressants de sécurisation » du pays, selon lui.
Parmi les endroits à protéger figurent les mines d’uranium (nord) et les puits pétroliers du nord-est avec « un accent [particulier] » sur le pipeline de près de 2 000 kilomètres qui achemine depuis mi-mai l’or noir jusqu’au port béninois de Sème. Les « corridors » pour les importations et exportations des marchandises, dont l’axe routier Lomé-Ouagadougou-Niamey, font aussi partie des lieux à surveiller, selon le colonel Sofiani.
Recrutement de 10 000 militaires
Une campagne de recrutement de 10 000 hommes sera lancée le 1er juillet pour « rehausser les effectifs » militaires et « pourvoir » cette force, a-t-il précisé, ajoutant qu’à l’horizon 2030, les effectifs des forces armées doivent atteindre 100 000 éléments. Niamey avait déjà affiché en 2020 son intention de doubler les effectifs de son armée qui devaient passer de 25 000 à 50 000 en 2025.
L’âge de la retraite pour certains soldats avait même été repoussé de 47 à 52 ans et des milliers de militaires récemment retraités ont été recrutés fin 2022 et au début de cette année, pour appuyer l’armée. Le Niger a connu un coup d’Etat, le 26 juillet 2023, portant à sa tête un régime militaire.
Plusieurs pans du territoire sont touchés par les violences : l’ouest, proche du Mali et du Burkina où Al-Qaida et le groupe Etat islamique sévissent toujours, et le sud-est riverain du lac Tchad et du Nigeria, devenu un repaire des djihadistes de Boko Haram et de sa branche dissidente Iswap (Etat islamique en Afrique de l’Ouest).
La zone de Gaya, frontalière du nord du Bénin et riveraine du parc du W, jusqu’ici épargnée, est à son tour confrontée depuis quelques mois à de violentes « attaques terroristes », selon le ministère de la défense.