Les mille soldats américains engagés au Niger dans la lutte antidjihadiste vont en être retirés, ont annoncé plusieurs responsables américains vendredi 19 avril, après la dénonciation par le régime militaire de Niamey d’un accord de coopération.
Le numéro deux de la diplomatie américaine, Kurt Campbell, a accepté la demande des autorités nigériennes lors d’une rencontre à Washington avec le premier ministre Ali Mahamane Lamine Zeine, ont détaillé ces responsables, sous couvert de l’anonymat.
L’accord prévoit l’envoi d’une délégation américaine au Niger dans les prochains jours pour s’accorder sur les détails du retrait. La télévision publique nigérienne avait déjà annoncé un tel déplacement plus tôt vendredi.
Les Etats-Unis ont suspendu l’essentiel de leur coopération, y compris militaire, avec le Niger après le coup d’Etat ayant renversé le président élu Mohamed Bazoum le 26 juillet dernier. En mars, le Niger a dénoncé l’accord de coopération militaire signé en 2012 avec les Etats-Unis, estimant que celui-ci avait été « imposé unilatéralement » par Washington.
Rapprochement avec la Russie
Les mille soldats américains présents au Niger sont engagés dans la lutte antidjihadiste au Sahel et disposent d’une importante base de drones à Agadez (nord). Samedi, des milliers de personnes ont manifesté à Niamey pour exiger leur départ sans délai à l’initiative notamment d’un regroupement d’une dizaine d’associations soutenant le régime.
Après son arrivée au pouvoir, le nouveau régime militaire a rapidement exigé le départ des soldats de l’ex-puissance coloniale française et s’est notamment rapproché de la Russie, comme le Mali et le Burkina Faso voisins, eux aussi gouvernés par des militaires.
Mi-janvier, la Russie avait annoncé avoir convenu d’« intensifier » sa coopération militaire avec le Niger. Une délégation russe s’était rendue à Niamey en décembre pour discuter avec les militaires et des accords sur le renforcement de la coopération militaire avaient alors été signés.