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Les militaires américains sur le départ au Niger et sous pression au Tchad

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« No boots on the ground ». La stratégie mise en œuvre depuis l’administration Obama d’allègement de l’empreinte de la présence militaire américaine dans les zones en conflit est en passe d’aboutir, à contrecœur, à son point d’achèvement au Sahel. Vendredi 19 avril, plusieurs responsables américains ont annoncé sous couvert d’anonymat que Washington avait accepté la demande du Niger, sous régime militaire depuis juillet 2023, de retirer du pays ses 1 100 soldats, essentiellement déployés sur la base d’Agadez.

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Cette décision confirme la perte d’une emprise stratégique pour mener des opérations de renseignement sur les groupes armés en Libye et dans tout le Sahel au moment où la Russie accroît son influence dans le pays, ainsi que chez ses voisins. Elle est intervenue à la suite de la rencontre entre le secrétaire d’Etat adjoint américain Kurt Campbell et le premier ministre nigérien, Ali Mahamane Lamine Zeine, en visite aux Etats-Unis pour rencontrer également des responsables de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), en vue d’obtenir une reprise des décaissements, suspendus depuis le putsch.

Quatre mois après le départ contraint des soldats français du Niger, l’annonce d’un retrait des militaires américains consacre l’échec de la stratégie diplomatique menée par Washington. Depuis le putsch qui a renversé le président Mohamed Bazoum, les Etats-Unis ont tenté de négocier le maintien de leur présence avec le régime putschiste du général Abdourahamane Tiani, attiré comme ses pairs maliens et burkinabés par les sirènes de Moscou.

Partenariats avec la Russie et l’Iran

Finalement, en vain. Le pouvoir nigérien a dénoncé le 16 mars les accords de défense signés en 2012 qui encadrent la présence militaire américaine. Selon des sources concordantes, les Etats-Unis ont tenté de conditionner la reprise de leur coopération sécuritaire, suspendue au lendemain du coup d’Etat, à l’obtention de garanties de la part de la junte sur les conditions de partenariats récemment conclus avec la Russie et l’Iran, autre pays dont l’influence ne cesse de s’affirmer depuis le coup d’Etat.

Le 10 avril, une centaine d’instructeurs de l’Africa Corps, le nouveau label de la présence paramilitaire russe au Sahel, a débarqué à Niamey. La mission officielle de ces hommes serait de former l’armée du Niger, notamment à l’utilisation d’un système de défense antiaérien fourni par la Russie. Trois mois plus tôt, le premier ministre nigérien s’était envolé pour Téhéran afin de tracer les contours d’un renforcement de la coopération avec l’Iran, sans donner de précisions sur la nature des contrats envisagés. Un motif d’inquiétude évident pour les pays occidentaux, Etats-Unis en tête.

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