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Paris s’aligne sur la position de Rabat, au risque d’une nouvelle crise avec l’Algérie

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C’est un tournant dans la diplomatie française au Maghreb, qui risque de susciter de nouvelles tensions avec l’Algérie. Paris reconnaît désormais que le plan marocain d’autonomie du Sahara occidental de 2007 est « la seule base pour aboutir à une solution politique juste, durable et négociée conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies », selon une lettre d’Emmanuel Macron adressée au roi Mohammed VI, rendue publique par l’Elysée mardi 30 juillet. Sans aller jusqu’à parler de « Sahara marocain », le chef de l’Etat précise au passage que « le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine ». M. Macron souligne aussi « l’intangibilité de la position française sur cet enjeu de sécurité nationale pour [le] Royaume ». « Il est temps d’avancer », écrit le chef de l’Etat : « J’encourage donc toutes les parties à se réunir en vue d’un règlement politique, qui est à portée de main. »

Cette annonce française « constitue une évolution importante et significative en soutien à la souveraineté marocaine sur le Sahara », s’est félicité le cabinet royal mardi. Dès lundi soir, alors que des rumeurs circulaient sur l’évolution de la position française, le chef de la diplomatie du mouvement indépendantiste sahraoui du Front Polisario avait quant à lui fait savoir son mécontentement dans un communiqué publié par l’agence sahraouie SPS, estimant qu’« en déclarant officiellement ces jours-ci soutenir “le plan d’autonomie marocain”, c’est l’occupation violente et illégale du Sahara occidental que la France soutient ».

Jusqu’ici la France se limitait à considérer que le plan marocain constituait « une base de discussion sérieuse et crédible » pour tenter de résoudre la question, mais pas la « seule » base. D’après l’Elysée, il n’y aurait pas eu d’autres propositions crédibles mises sur la table ces dernières années, et le plan de 2007 ferait l’objet d’un consensus croissant dans la communauté internationale, en particulier en Afrique depuis le retour du Maroc, dans l’Union africaine en 2017.

Le courrier présidentiel prend soin de se référer aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, qui prévoit toujours la perspective très théorique d’un référendum d’autodétermination dans cette ancienne colonie espagnole de 266 000 kilomètres carrés dont le Maroc s’est rendu maître en 1976, après le départ de Madrid. Le geste de Paris n’en représente pas moins une concession majeure aux revendications de Rabat.

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