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à gauche, une recomposition annoncée dans l’optique de 2027

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Nul besoin d’attendre l’issue des élections européennes. A gauche, les exégèses des résultats sont prêtes, ou presque, dans l’optique du changement du rapport de force internes, attendu au soir du 9 juin. Alors que la présidentielle de 2022 avait consacré la domination de La France insoumise (LFI), à travers la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), le scrutin européen devrait changer la donne, et redorer le blason d’un Parti socialiste (PS) enfin sorti des années de vache maigre.

Du côté des anciens dirigeants du PS, l’affaire est entendue : un bon score de leur candidat signerait un retour en force d’une gauche « de gouvernement », après des années d’effacement derrière LFI. Raphaël Glucksmann est crédité de 14,5 % des intentions de vote, selon l’enquête de l’Institut Ipsos, en partenariat avec le Cevipof, l’Institut Montaigne, la Fondation Jean-Jaurès et Le Monde, publiée le 3 juin. La tête de liste du PS-Place publique est donnée troisième, juste derrière celle de la majorité présidentielle, menée par Valérie Hayer (16 %), mais loin devant celle des « insoumis », portée par Manon Aubry (8 %).

Les dirigeants de LFI, qui pourraient terminer à la quatrième place, voient les socialistes comme le symptôme du retour de la « vieille gauche », celle de l’ancien président de la République François Hollande, synonyme pour eux de trahisons et responsable, selon eux, de la naissance du macronisme. Ce récit des deux gauches, porté d’un côté par le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon, et de l’autre par Raphaël Glucksmann et ses parrains socialistes, s’est solidement installé dans la campagne. Le duel devrait se poursuivre à la faveur de la recomposition d’un paysage politique jusqu’alors figé à gauche, en vue de l’élection présidentielle de 2027.

Côté LFI, Jean-Luc Mélenchon a commencé à installer l’évidence d’une quatrième candidature de sa part au scrutin élyséen, en faisant de l’élection européenne le « premier tour » de la prochaine présidentielle. Conscient de ne plus être le candidat naturel de la gauche – tant il est contesté par ses anciens partenaires de la Nupes –, l’ancien sénateur socialiste a renoué avec sa stratégie du clivage permanent. Une façon, selon un cadre de son mouvement, de « créer de l’irrémédiable » et d’hypothéquer toute perspective de réconciliation avec le PS.

En meeting à Toulouse, samedi 1er juin, il a adopté des accents complotistes, laissant entendre que tout était fait pour saboter le vote en faveur de LFI dans les quartiers populaires, et ouvrant la voie à une contestation des résultats. Le lendemain, dans un post de blog, il a estimé qu’en France, l’antisémitisme était « résiduel », réactivant le procès qui lui est fait sur le sujet. Mardi, sur Sud-Radio, le chef de file du PS, Olivier Faure, a fustigé un « dérapage incompréhensible ». « Jean-Luc Mélenchon fait tout pour rendre impossible une alliance », avait-il jugé un mois plus tôt, sur la même radio, en estimant que le fondateur de LFI, avec lequel il avait noué la Nupes pour les législatives de 2022, se rendait « irréconciliable ».

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