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Ce qu’il faut retenir du programme économique du Nouveau Front populaire, entre ISF climatique et smic à 1 600 euros net

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Une semaine après avoir trouvé un accord sur le programme et la répartition des circonscriptions, le Nouveau Front populaire (NFP) a dévoilé le chiffrage et le financement de ses mesures, vendredi 21 juin, au cours d’une conférence de presse à la Maison de la chimie, à Paris.

« Nous sommes la septième puissance économique du monde et nous comptons 9 millions de pauvres », a déploré Ian Brossat, sénateur et porte-parole du Parti communiste, qui a également fustigé « la gabegie organisée par l’Etat : plus de 200 milliards d’euros d’aides publiques aux entreprises sans contrepartie », pointant la « dégradation sans précédent des finances publiques ».

L’alliance de gauche – composée des « insoumis », des socialistes, des écologistes et des communistes -, a chiffré à 125 milliards d’euros pour 2024-2025 le coût de son programme économique, soit 25 milliards cette année et 100 milliards l’an prochain. Avant d’arriver à 150 milliards de dépenses d’ici à la fin de 2027. Ces dépenses seraient compensées, selon eux, par les recettes, notamment générées grâce à des mesures de « justice sociale », telles que le retour d’un impôt sur la fortune ou une taxation des superprofits, défendue toute au long de la dernière législature par la gauche. Voici le détail des annonces :

Des mesures immédiates pour éteindre « le feu social »

Au début de leur conférence de presse, les dirigeants de la gauche sont d’abord revenus sur les mesures immédiates qu’ils prendraient en cas de victoire pour « éteindre le feu social », a expliqué le sénateur socialiste de l’Oise Alexandre Ouizille.

Conformément au programme présenté la semaine dernière, le NFP souhaite « l’abrogation de la réforme des retraites et l’abrogation de la réforme de l’assurance-chômage », l’« augmentation du point d’indice de 10 % » pour les fonctionnaires ou encore « l’augmentation du smic à hauteur de 1 600 euros [net], [soit] une augmentation de 14 % ». Anticipant la réticence des petites et moyennes entreprises, la députée écologiste sortante, Eva Sas, a assuré que « nous les aiderons », évoquant des mesures d’accompagnement financier pour ces sociétés.

Sur le sujet des retraites, « nous entendons proposer une grande loi avant 2027 sur la retraite à 60 ans », a promis le député insoumis Eric Coquerel. La reforme des retraites instaurées par le gouvernement d’Elisabeth Borne en 2023 serait quant à elle abrogée « à l’été » – mesure qui fait davantage consensus à gauche que la retraite à 60 ans. « Le chiffrage de ces mesures, c’est 25 milliards d’euros sur l’année 2024 », a fait savoir M. Ouizille avant qu’il présente les propositions de financement sur le court et le moyen terme.

Retour d’un impôt sur la fortune, avec une composante climatique

Pour financer en partie ses mesures, M. Ouizille l’a affirmé sans ambages au cours de cette conférence de presse : « Nous réinstaurons immédiatement un ISF avec une composante climatique à 15 milliards d’euros. » Supprimée par Emmanuel Macron à son arrivée à l’Elysée, la transformation de l’ISF en impôt sur la fortune immobilière (IFI) avait marqué la volonté du chef de l’Etat de favoriser les investissements en France. Une politique décriée par la gauche qui y voyait là une faveur accordée aux plus fortunés.

Dans son programme, l’alliance de gauche estime que cette restauration de l’ISF pourrait apporter « douze, treize milliards » les premières années avant de monter à 15 milliards, au lieu de « quatre, cinq » milliards dans la mouture précédente, a précisé l’économiste Julia Cagé (par ailleurs présidente de la Société des lecteurs du Monde) , au cours de la conférence de presse.

La gauche souhaite taxer les superprofits

Autre mesure défendue par le Nouveau Front populaire pour financer les propositions annoncées : une taxe sur les superprofits qui rapporterait quinze milliards d’euros. Elle serait mise en place dès 2024 afin de « répondre immédiatement aux urgences ».

La gauche souhaite également davantage de tranches pour l’imposition sur le revenu – passage de cinq à quatorze -, une hausse de la CSG pour les plus riches ou encore l’abandon de la flat tax qui permet une taxation limitée sur les capitaux. Le NFP vise un projet de loi de finance rectificative dès le 4 août, clin d’œil au jour de la suppression des privilèges féodaux en 1789.

Ces rentrées fiscales, évaluées à 100 milliards d’euros pour 2025 permettraient ainsi, selon le président sortant de la commission des finances à l’Assemblée, Eric Coquerel, « l’embauche d’enseignants pour réduire le nombre d’élèves par classe », « un plan pluriannuel de recrutement des professionnels du soin et du médico-social », assorti d’une « revalorisation des salaires ». M. Coquerel a aussi évoqué « l’introduction d’une garantie autonomie qui complète les revenus des jeunes situés sous le seuil de pauvreté ».

Des mesures plus long terme pour « partager les richesses »

Après ces mesures « d’urgence », le Nouveau Front populaire plaide pour des propositions plus structurelles qui visent notamment à « partager les richesses pour faire en sorte que la grande migration du travail vers le capital, (…) le capital non investi, le capital des dividendes, le capital actionnarial reparte dans l’autre sens, c’est-à-dire vers les revenus du travail, de façon à doper le pouvoir d’achat », a ajouté M. Coquerel qui a aussi évoqué la « suppression de niches fiscales inefficaces et injustes ».

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Avant selon lui, de lancer à la fin du quinquennat un plan – évalué à 150 milliards d’euros pour la période 2026-2027 -, pour « transformer en profondeur le pays », en évoquant « les quartiers populaires, la ruralité, la culture, le sport, la planification écologique ». Pour le député sortant de la Seine-Saint-Denis, ces « investissements » seraient rendus possible également « à travers les recettes que [le prochain gouvernement] récupérer[ait] sur les cadeaux fiscaux, les plus importants qui ont été faits aux plus riches par le septennat, on pourrait dire, d’Emmanuel Macron ». M. Coquerel a tenu à réaffirmer que « 92 % des Français ne verront pas leur fiscalité transformée ».

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Le Monde avec AFP

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