de la Guadeloupe, l’Europe est trop invisible pour mobiliser

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Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, en campagne à la plage du Bourg, Sainte-Anne, le 20 mai 2024 en Guadeloupe.

Les dernières élections européennes, en Guadeloupe, en 2019, avaient débouché sur une très faible participation : moins de 15 %. Un score équivalent à ceux des scrutins de 2009 et 2004, mais tout de même au-dessus du record de 2014, où l’abstention avait dépassé les 90 %. « En Guadeloupe comme ailleurs, les élections européennes ne font pas partie des plus mobilisatrices », commente sobrement Pierre-Yves Chicot, professeur de droit public à l’université des Antilles.

Depuis quelques années, au niveau local, les votants se sont éloignés des urnes. C’était par exemple le cas en 2022, lors de l’élection présidentielle, où l’abstention s’était élevée à près de 55 % au premier tour et 53 % au second. Des taux bien plus élevés que ceux observés sur l’ensemble du territoire français, où l’abstention était de 26 % au premier tour et 28 % au second.

Dans une étude publiée en novembre 2022, l’Institut national de la statistique et des études économiques soulignait que le taux d’abstention en Guadeloupe était le « deuxième plus important des régions françaises » (après la Martinique) et évoquait une « démobilisation électorale ». Un phénomène souvent analysé comme une conséquence de l’impuissance des autorités à régler les problèmes de l’archipel, comme de celle des médias à intéresser à la politique.

Cela n’empêche pourtant pas les différents candidats d’aller passer quelques jours dans l’archipel à chaque échéance. Les élections européennes de cette année auront donc vu Jordan Bardella (Rassemblement national), Marie Toussaint (Les Ecologistes), Manon Aubry (La France insoumise, LFI), ou encore Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste, en lieu et place de la tête de liste soutenue par son parti, Raphaël Glucksmann (PS-Place publique), sillonner la Guadeloupe.

Défilé de ministres

Parmi les listes cumulant les plus hautes chances d’avoir des élus, seule la candidate de la majorité présidentielle, Valérie Hayer, n’y a pas encore mis les pieds. Ses alliés au niveau local restent eux aussi discrets, ayant intégré l’impopularité de M. Macron dans l’archipel. Par ailleurs, « le travail a été fait en amont », note M. Chicot.

La Guadeloupe a en effet assisté à un véritable défilé de membres du gouvernement entre mars et avril. Plusieurs ministres (intérieur, outre-mer, transport, collectivités, comptes publics…) sont venus prendre à bras-le-corps les problèmes du territoire dont les oppositions pointent sans relâche la persistance : la vie chère, l’accès à l’eau potable, aux soins, la souveraineté alimentaire loin d’être atteinte, etc.

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