Home Politique derrière une pétition pour la paix, la droite locale règle ses comptes

derrière une pétition pour la paix, la droite locale règle ses comptes

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Il a dormi dans l’hôtel de ville durant plus d’une semaine avec son équipe, tandis que, en l’absence de gendarmes, les policiers municipaux armés et postés sur le toit tenaient à distance des émeutiers essayant d’incendier le bâtiment. A Dumbéa, commune en plein essor du Grand Nouméa, « 80 % du tissu économique de la commune est détruit et, alors que nous en sommes à la quatrième semaine d’émeutes, nous n’avons toujours pas la sécurité », se lamente, jeudi 6 juin, le maire, Yoann Lecourieux (Rassemblement-Les Républicains). Ce dernier, comme nombre d’élus de Nouvelle-Calédonie, s’est senti « lâché » par l’Etat quand la violence a éclaté, dans la nuit du 13 au 14 mai.

Aujourd’hui, le maire, également membre du gouvernement calédonien, se joint à une pétition de 94 personnalités qui lance, jeudi, « un appel à la paix », à « ceux qui veulent reconstruire ». Alors que les tensions demeurent très vives sur de larges poches du territoire, « les positions extrêmes, rétrogrades, irresponsables, ne sont pas acceptables », affirment les signataires.

Rendue publique avant l’intervention télévisée du chef de l’Etat, jeudi 6 juin, aux « 20 heures » de France 2 et TF1, où la crise néo-calédonienne devrait être évoquée, l’initiative semble de prime abord aller dans le sens du souhait d’Emmanuel Macron lors de sa visite le 23 mai : promouvoir, dans la société civile et le monde économique, des interlocuteurs de bonne volonté pour desserrer un jeu politique local radicalisé par les blocs loyaliste et indépendantiste.

« Le bloc contre bloc, c’est fini »

Le texte salue ainsi l’initiative présidentielle « d’une pause législative concernant le congrès à Versailles » devant sceller la réforme constitutionnelle sur le corps électoral. Ce, même si un large consensus politique, sur les plans national comme local, pousse à réclamer au chef de l’Etat non pas une pause, mais un abandon de cette réforme.

Mais la liste des signataires fait plutôt penser à une tentative de recomposition de la droite locale au détriment de ses éléments les plus durs, les loyalistes Sonia Backès et Nicolas Metzdorf, respectivement présidente de la province Sud et député Renaissance, ainsi que Virginie Ruffenach, cheffe du groupe Rassemblement (droite) au Congrès de la Nouvelle-Calédonie.

M. Lecourieux reproche aux dirigeants indépendantistes d’être « responsables » de la crise insurrectionnelle qui met le territoire à genoux, mais aussi à Sonia Backès, cheffe de file des loyalistes, « d’avoir allumé la mèche ». Les deux camps se sont tout autant « disqualifiés », selon lui, pour penser l’avenir de la Nouvelle-Calédonie et de ses 270 000 habitants. « Le bloc contre bloc, les discours extrémistes, c’est fini, nous allons nous mettre autour de la table pour discuter », clame-t-il.

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