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Emmanuel Macron appelle au « rassemblement » contre « l’esprit de défaite » en vue des législatives

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Debout derrière son pupitre, dans un salon chic de la rue Cambon, à Paris, à un jet de pierre de l’Elysée – pour ne pas être suspecté d’utiliser les moyens de l’Etat –, Emmanuel Macron, une fois n’est pas coutume, fait profil bas, mercredi 12 juin. Venu justifier « avec gravité » sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale trois jours plus tôt, il invoque une « équation parlementaire difficilement tenable », la « colère » et le « ressentiment » exprimés par les Français le 9 juin, auxquels « nous ne pouvons rester indifférents ou sourds », et enfin la menace d’une motion de censure annoncée pour l’automne. Trois critères qui « imposaient » le « retour au peuple souverain », « la seule réponse républicaine », estime-t-il.

La dissolution ne serait donc pas le fruit, comme le suspectent ses contempteurs, d’un coup de sang ou d’un geste d’orgueil, assure-t-il devant un parterre de quelque 200 journalistes et un gouvernement l’écoutant sagement, mais d’une décision rationnelle. Elle permettrait même, vante-t-il, une « clarification ».

Emmanuel Macron a entendu le souhait de sa majorité et de ses alliés qu’il se mette en retrait pour le scrutin des 30 juin et 7 juillet, en raison du rejet que sa personne suscite. « Je ne ferai pas campagne aux législatives, de la même manière que je ne l’ai pas fait en 2017 et en 2022 », s’engage-t-il. C’est le premier ministre, Gabriel Attal, assis au premier rang, visage fermé, « qui va porter cette campagne », promet le chef de l’Etat. Son ancien premier ministre Edouard Philippe, absent de la grand-messe rue Cambon, jugeait mardi « pas complètement sain » l’engagement du président de la République dans l’élection des députés. En retour, Emmanuel Macron raille « les ambitions personnelles des uns et des autres », « contrariées » par la dissolution. Ambiance.

La « bataille des valeurs »

Le président de la République, dont les troupes sont désormais prises en tenailles entre « deux blocs », a voulu lancer, ce mercredi, la « bataille des valeurs » contre les « extrêmes ». S’il ne ciblait, jusqu’au 9 juin, que le Rassemblement national (RN), il concentre désormais ses tirs contre La France insoumise (LFI), avec la même intensité. La gauche radicale de Jean-Luc Mélenchon est accusée d’« antisémitisme », d’« antiparlementarisme » et d’avoir « créé un désordre parfois constant » et « inquiétant » à l’Assemblée nationale. L’alliance « front populaire », en cours de constitution entre le Parti socialiste, le Parti communiste, Les Ecologistes et LFI, est jugée « indécente ».

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