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En Europe, la dissolution décidée par Emmanuel Macron inquiète les uns et réjouit les autres

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Emmanuel Macron n’est pas le seul chef d’Etat et de gouvernement européen à avoir été désavoué par les élections européennes, le 9 juin. Le chancelier allemand social-démocrate, Olaf Scholz, pour n’en citer qu’un, a également subi un sérieux revers. Mais ses homologues, avec lesquels il doit dîner à Bruxelles lundi 17 juin pour la première fois depuis le scrutin, ont très envie de l’entendre sur sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale et de convoquer des élections anticipées les 30 juin et 7 juillet.

Certes, il s’agit d’une question de politique nationale, que les Vingt-Sept évitent d’aborder quand ils se retrouvent pour un conseil européen – après tout, chacun a ses problèmes. Mais, en l’occurrence, ce qui se passera à Paris ne sera pas sans influence sur la marche des affaires communautaires.

Dans ce contexte, avant d’évoquer lundi soir les différentes nominations à la présidence de la Commission, à celle du conseil européen et au poste de haut représentant, les Vingt-Sept ont prévu un échange sur les résultats des élections européennes. « On attend de Macron qu’il explique sa décision. Ce sera l’éléphant dans la pièce », confie un diplomate européen. Avant d’ajouter : « Le succès de l’extrême droite en France, c’est l’élément majeur du scrutin européen. » « Si on a un problème en Belgique ou en Slovénie, ça va. Si on a un problème en France, c’est autre chose », confie une autre source européenne.

« Il y aura une explication de texte », confirme un proche du président. Quelle forme prendra-t-elle ? Emmanuel Macron prendra-t-il la parole ? Evoquera-t-il la situation au fil des discussions ? « Rien n’est encore décidé mais il est probable que le président reviendra sur la situation en France », répond l’Elysée. Dans les apartés, en marge du conseil, le sujet sera sans aucun doute au cœur des discussions.

« A Berlin, ils sont tétanisés »

Entre autres questions, de Rome à Riga, en passant par Varsovie et Berlin, on se demande, par exemple, si un gouvernement dirigé par Jordan Bardella, le président du Rassemblement national (RN), continuerait à financer l’aide à l’Ukraine. « C’est ma plus grande inquiétude », confie un diplomate européen d’un pays de l’Est. « Avec une cohabitation en France, l’élargissement à l’Ukraine, c’est mort », ajoute l’un de ses collègues. D’autres redoutent les conséquences économiques d’un tel scénario.

« A Berlin, ils sont tétanisés par la possibilité que l’extrême droite prenne le pouvoir en France, en plus de la guerre et du décrochage économique », affirme une source européenne. « Quelle ironie si Macron – le champion d’une UE [Union européenne] et d’une Ukraine fortes – devait être responsable de l’affaiblissement des deux », a commenté, sur X, Mujtaba Rahman, spécialiste de l’Europe pour le cabinet de consultants Eurasia, le 11 juin.

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