En Guadeloupe, climat explosif au conseil municipal du Gosier, après la mort soudaine du maire

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Son domicile était fermé de l’intérieur. Les constatations médico-légales ont imputé la mort « à une asphyxie mécanique par obstruction des voies aériennes supérieures par un volumineux corps étranger alimentaire ». Un étouffement avec un bout de viande, donc, pour Cédric Cornet, le maire du Gosier (Guadeloupe) âgé de 43 ans, retrouvé sans vie le 21 mars dans sa salle de bains, selon les conclusions du rapport d’autopsie rendu public par la procureure de la République de Pointe-à-Pitre, « afin d’éviter la propagation d’informations parcellaires ou inexactes ».

Car les doutes et rumeurs vont bon train depuis l’annonce de la mort de l’élu, illustrés par l’incrédulité de la population face au drame et puis, aussi, par une plainte contre X pour « assassinat » déposée par les trois avocats de la famille. « Nous estimons que l’intervention d’un tiers est plus que probable », a expliqué au Monde Freddy Brillon, qui « envisage la piste criminelle » et demande une contre-autopsie.

A tel point que la procureure a décidé d’ouvrir une information judiciaire, le 5 avril, pour « recherche des causes de la mort », a-t-elle précisé au Monde : « Au regard des différentes expertises, j’ai considéré que je suis arrivée au bout de mes investigations et que le cadre de l’information judiciaire était plus approprié. » Une décision saluée par les avocats. « On a déjà perdu quatorze jours », souligne, amer, Me Brillon. « Mon client avait été menacé », assure-t-il, rappelant les tensions qui existaient entre les élus de la majorité du Gosier.

Majorité instable et tiraillée

Cédric Cornet, allié du parti Guadeloupe unie, solidaire et responsable (GUSR), a certes vécu un état de grâce après son élection en 2020, remportée haut la main, avec près de 50 % des voix au second tour, et ce malgré sa condamnation pour atteinte sexuelle sur mineure de moins de 15 ans en 2019. Mais sa majorité s’est rapidement retournée une première fois contre lui. Dès son installation, le conseil municipal avait acté le bénévolat des élus, une promesse de campagne de Cédric Cornet, censée écarter toute suspicion d’enrichissement personnel et participer à l’assainissement de la situation financière compliquée de la commune.

En parallèle, Cédric Cornet, également président de la communauté d’agglomération de La Riviera du Levant (dont Le Gosier est la ville centre), avait cependant fait voter, à son bénéfice, des « frais de représentation », distincts des indemnités de fonction d’élu, de 30 000 euros par an à l’échelon intracommunautaire et de 20 000 euros à l’échelon communal. Un os resté dans la gorge des conseillers municipaux et autres adjoints, privés d’indemnités.

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