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« Entre Macron et LR, une drôle de guerre se joue sur fond de dilemme stratégique de part et d’autre »

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Mardi 7 mai, le président du groupe Les Républicains (LR) de l’Assemblée nationale, Olivier Marleix, est reçu à déjeuner par Gabriel Attal à Matignon. Entre plusieurs dossiers abordés, le premier ministre en profite pour chercher à savoir si LR serait prêt, ou non, à participer à une éventuelle coalition avec les macronistes au lendemain des Jeux olympiques et paralympiques. Un scénario qui plane sur la vie politique depuis des mois, donnant lieu à un jeu de poker menteur entre tous les acteurs. Marleix plaisante : « Cela reviendrait donc à remplacer le plus jeune premier ministre de la VRépublique par un sénateur confirmé, Gérard Larcher ? » Rire jaune de l’intéressé.

L’hypothèse d’un contrat de gouvernement signé par Emmanuel Macron et la droite, véritable arlésienne de la vie politique, a repris de la consistance depuis que le président du Sénat, Gérard Larcher, qui a vu le chef de l’Etat début mars, s’est mis à consulter à tout-va. L’ancien ministre de Jacques Chirac fait le constat d’un pays bloqué, impossible à réformer faute de majorité à l’Assemblée nationale, et sous la menace d’un Rassemblement national (RN) qui n’a jamais semblé aussi proche du pouvoir.

Fort de son autorité morale, le deuxième personnage de l’Etat se persuade qu’il serait en mesure, si Macron en décidait ainsi, de constituer un gouvernement d’union nationale, destiné à poursuivre les réformes et, grâce à des résultats concrets, à dissuader les Français de se jeter dans les bras de Marine Le Pen dans trois ans.

Retrouver une visibilité

L’ex-président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand l’a discrètement sondé sur ses intentions, il y a peu, lui demandant s’il était candidat à Matignon. « C’est dans les mains du président », lui a répondu Larcher. Le président du Sénat n’a pas dit autre chose, dimanche 12 mai, dans La Tribune (« ces décisions appartiennent au président de la République »), manière d’officialiser son offre de service.

A LR, cette perspective de coalition (qui reviendrait à soutenir les réformes en échange d’une place de choix au gouvernement) divise profondément. Cette idée est poussée depuis longtemps par Nicolas Sarkozy, qui y voit le seul moyen de sauver la droite, coincée entre les macronistes et le RN, d’une disparition certaine. L’occasion aussi pour LR, usé par plus de dix ans dans l’opposition, de montrer qu’il est resté un parti de gouvernement, tout en retrouvant une visibilité aux yeux des Français. Mais Sarkozy, qui est moins louangeur sur son successeur que par le passé, semble lui-même ne plus croire en un tel scénario. « Macron ne s’y résoudra qu’en dernière extrémité », a-t-il récemment confié à un visiteur.

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