Après une nouvelle rixe mortelle impliquant un mineur durant le week-end, Gabriel Attal doit commencer, lundi 29 avril, ses consultations des groupes politiques autour de ses propositions destinées à endiguer la violence d’une partie de la jeunesse. Le premier ministre recevra en premier la cheffe de file des députés de La France insoumise (LFI), Mathilde Panot, et le coordinateur du mouvement « insoumis », Manuel Bompard, à 17 h 30, selon Matignon.
L’entretien portera « notamment [sur] les réponses à apporter en matière de prévention et de gestion de la délinquance des mineurs ». Il s’entretiendra ensuite à 19 heures avec les représentants de la majorité : le chef de file des sénateurs Renaissance, François Patriat, celui des députés Renaissance, Sylvain Maillard, le président du groupe Horizons à l’Assemblée, Laurent Marcangeli, et le député Erwan Balanant pour le groupe MoDem.
Ces concertations doivent faire l’objet d’un point d’étape dans quatre semaines et d’une conclusion dans deux mois. Elles ont lieu juste après la mort d’un mineur de 15 ans à Châteauroux (Indre), samedi soir, à la suite d’une bagarre à l’arme blanche, et plusieurs faits récents de violences entre jeunes qui ont fortement marqué l’opinion, comme le passage à tabac mortel de Shemseddine, 15 ans, agressé à la sortie de son collège à Viry-Châtillon (Essonne), le 4 avril.
Série de mesures annoncées la semaine dernière
L’auteur présumé des faits à Châteauroux, également âgé de 15 ans, a été arrêté et doit être déféré lundi devant la justice. Le fait qu’il serait « d’origine afghane », selon une source proche de l’enquête, a conduit plusieurs figures de la droite et de l’extrême droite à dénoncer la « politique migratoire » du gouvernement. Une critique récurrente de ce côté de l’échiquier dans la campagne des européennes, pour lesquelles la majorité macroniste se trouve pour l’instant largement distancée par le Rassemblement national (RN) dans les sondages.
« C’est un nouveau drame lié à notre politique migratoire », a affirmé sur X le président et tête de liste du parti d’extrême droite aux élections européennes, Jordan Bardella, qui sera reçu à son tour par Gabriel Attal jeudi à midi, selon l’agenda de l’eurodéputé. « Aucune tolérance, c’est la prison et l’avion ! », a abondé le président des Républicains (LR), Eric Ciotti, toujours sur X. « Les Français veulent une révolution pénale et une vraie loi immigration », a encore écrit le chef de file des sénateurs LR, Bruno Retailleau.
Gabriel Attal avait déjà reçu vendredi sur le même thème la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, après avoir déjeuné mardi avec des maires de villes frappées par les émeutes de l’été 2023 qui avaient impliqué des adolescents. De Viry-Châtillon, le chef du gouvernement avait annoncé le 19 avril une série de mesures pour faire face à « l’addiction de la violence » de certains jeunes.
Il avait notamment souhaité que les élèves perturbateurs soient « sanctionnés » dans l’obtention de leurs diplômes scolaires, conditionnant l’effacement de cette mention à « la réalisation d’activités d’intérêt général et, bien sûr, de se tenir à carreau ». Sur le volet judiciaire, il s’était dit prêt à ouvrir le débat sur des « atténuations à l’excuse de minorité » dans les condamnations pénales et sur la possibilité de « mettre en place une comparution immédiate devant le tribunal pour les jeunes à partir de 16 ans ». Il avait aussi insisté sur la responsabilisation des parents.
Gabriel Attal s’était aussi rendu lundi à Nice en illustrant le volet « prévention » de son projet par la visite d’un internat éducatif en expérimentation.
