Kawéni a été pulvérisé, rasé de la surface de la terre. Là où se dressait une ville de « bangas » – des cases précaires –, il ne reste plus que des collines chauves, des amas épars de bois et de tôles enchevêtrés, sur plusieurs kilomètres carrés. Le plus grand bidonville de France, situé à Mayotte en périphérie ouest du chef-lieu, Mamoudzou, a disparu avec ses habitants, comme tous les autres quartiers informels de l’île, effacés samedi 14 décembre par le cyclone Chido. Parmi ses 20 000 habitants, la population estimée de Kawéni où vivent de nombreux clandestins venus des Comores, seuls 5 000 auraient rejoint des abris identifiés par la préfecture de Mayotte.
Quelque 500 sinistrés ont ainsi trouvé refuge au sein du lycée des Lumières de Kawéni et 400 autres au sein du lycée professionnel hôtelier de la cité. « C’est la désolation, témoigne le recteur de l’académie de Mayotte, Jacques Mikulovic. On arrive à l’épuisement des stocks d’eau et de nourriture. Il faut vite réapprovisionner. La forêt, qui était vivrière, a été dévastée. »
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